Les enchères montent entre Francfort et Paris pour racheter la bourse de Londres, pourtant plus grosse. Les Anglais, loin de notre obsession des champions nationaux, ne semblent pas traumatisés outre mesure par la nationalité des propriétaires. Déjà, ils ont laissé filer leur industrie (Rolls Royce Cars acheté par BMW). Or, leur économie ne s'en porte pas plus mal.
A contrario, nous avons un champion national du jeu video, Ubisoft, qui va se faire manger tout cru par l'américain Electronic Arts. Lui, contrairement au cinéma qui reçoit tant de subventions (souvent au copinage et à la notoriété), n'a jamais été aidé par l'Etat. Pourtant l'industrie du jeu video était naissante il y a peu d'années, donc en position d'exploiter au mieux les aides, a un contenu artistique (il y a -bientôt, on dira "il y avait"- une "french touch") et réalise maintenant un chiffre d'affaires supérieur au cinéma.
Qu'en conclure ?
1) Qu'une politique de champions nationaux n'est pas nécessaire à la prospérité, peut-être lui est elle contraire.
2) Mais, si on mène une politique économiquement nationaliste, autant la mener bien.
Malheureusement, l'Etat aime ce qui est gros, ce qui se voit, ce qu'il connaît, les méga-plans genre "objectif 2027"alors que l'aide est la plus profitable aux industries naissantes, pas encore très connues. Les frères Guillemot, fondateurs d'Ubisoft, ne sont ni polytechniciens, ni énarques, ils n'ont pas commencé par pantoufler dans un ministère. Dommage pour eux.
Le fond de ma pensée est que l'Etat est inapte à aider les industries naissantes, les régions le font bien mieux. Mais la vraie décentralisation en France, ce n'est pas pour demain.
mercredi, décembre 22, 2004
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