Je suis toujours surpris de cette myopie française, au point d'y voir une certaine mauvaise foi, pour ne pas dire une mauvaise foi certaine : le poids des dépenses publiques dans l'économie française est la source de nos malaises et personne, ou presque, ne semble le voir. C'est comme un éléphant au milieu de la table dont tout le monde détournerait le regard.
Les prélèvements obligatoires représentent 44 % du PIB, les dépenses publiques 55 %, la différence est financée par la dette, qui est une autre forme de prélèvements sur l'économie nationale par l'intermédiaire de l'épargne investie en bons du trésor (assurances-vie).
Cet interventionnisme économique étatique envahissant, qui contredit à plein la théorie de la libéralisation croissante, souffre de deux défauts rédhibitoires :
1) il n'est pas légitime : par son ampleur, il paralyse le jeu contractuel entre les acteurs de l'économie. Par exemple, le financement des pré-retraites et la retraite obligatoire faussent la relation entre employé et employeur.
On en vient à ce paradoxe apparent que l'Etat garantit la concurrence, qui est une forme conflictuelle de relation économique, et fausse le contrat, qui est une forme coopérative de relation économique.
Or, sauf à considérer les libertés individuelles comme nocives, cette intrusion dans les relations contractuelles est illégitime.
2) il n'est pas efficace : la ponction constante sur l'économie productive aboutit à un capitalisme sans capital (qui est aussi favorisé par l'amour de la dette du néo-libéralisme) et à une économie sans emploi.
Le résulat est consternant : étatisme et néo-libéralisme font bon ménage sur le dos des employés.
Le but de l'Etat ne devrait pas être d'intervenir et de réguler. L'Etat doit édicter des règles et es faire respecter, afin que les relations entre les individus qui composent la société soient justes et équilibrées, libres d'oppression.
Je pense que l'interventionnisme généralisé, les emplois subventionnés, la mise sur des voies de garage payées par l'Etat ne sont qu'une fuite, à cause de l'incapacité à faire confiance aux citoyens libres.
NB : on présente souvent les années florissantes 50-70 comme la période du dirigisme à cause de l'existence du Plan. C'est oublier un peu vite que le poids des dépenses publiques dans l'économie nationale était trois fois moins important qu'aujourd'hui.
jeudi, janvier 06, 2005
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