jeudi, janvier 06, 2005

Volontarisme politique : une remarque de Paul Fabra

Je cite :

En dehors des définitions philosophique, thélogique et psychologique, le dictionnaire Robert définit "volontarisme" comme désignant "l'attitude d'une personne qui croit pouvoir soumettre le réel à ses volontés."

Le meilleur synonyme qu'on puisse trouver est le mot "arbitraire" pris dans son sens neutre : "qui dépend de la seule volonté, n'est pas lié à l'observation de règles".

Le prestige attribué au volontarisme dans la politique française contemporaine suscite de graves interrogations, c'est le moins qu'on puisse dire. Il découle de la tradition du despote éclairé (laquelle pose deux questions redoutables : fut-elle éclairée, une forme de pouvoir despotique est-elle acceptable ? Et qu'est-ce qui garantit qu'il soit éclairé s'il est despotique ?)

Plus prosaïquement, le volontarisme doit son ascendant à l'idée, fortement ancrée chez tous les peuples longtemps soumis à des régimes autoritaires liés à la gloire nationale, que les gouvernants entourés d'experts méritants disposent d'un monopole de la connaissance ("They know best") de ce qui est bon pour les gouvernés.

On retrouve la thèse tocquevillienne sur l'absence de culture démocratique des Français.

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