J'ai entendu à la radio le propos suivant :
"Le tsunami du 26 décembre pourrait avoir des conséquences philosophiques équivalentes au tremblement de terre de Lisbonne en 1755. Voltaire et Rousseau se sont opposés : l'un pensant qu'on devait faire au mieux avec le mal venu de la nature, l'autre que le mal venait des hommes.
Il est possible que le raz-de-marée remette en cause la vision écologiste selon laquelle les instruments créés par l'homme sont mauvais par essence, bons par accident quand ils le sont, et que le bonheur se trouve dans le retour à la nature.
On voit bien que le progrès n'est pour rien dans la récente catastrophe et que plus de progrès aurait été une aide."
L'idée qui se cache plus ou moins derrière l'écologisme est bien celle-là : l'homme est fondamentalement mauvais, son pêché originel est de vouloir maîtriser et exploiter la nature, ambition surhumaine qui ne peut qu'amener des catastrophes.
C'est pourquoi l'écologisme ouvre la voie aux discours sur la décroissance et autres politiques restrictives. Les écolos français sont la plupart du temps comme les pastèques : verts à l'extérieur, rouges à l'intérieur, sujets à penser que le problème, c'est le profit et la libre entreprise.
Je n'ai pas besoin d'insister beaucoup sur ma complète opposition à cette vision : encore une fois, ma tendance est de faire confiance aux hommes ; pas béatement, je sais qu'ils sont capables de catastrophes.
L'histoire apprend tout de même qu'on vit mieux aujourd'hui qu'hier : confort matériel, médecine, instruction, etc ...
Il est vrai qu'on peut se poser la question du spirituel : les religions vécues au quotidien remplacées par des versions "customisées" new-age, c'est bien pauvre. Ecouter ou lire un horoscope prête, suivant l'humeur, à rire ou à pleurer de la crédulité des destinataires. De ce coté-là, nous avons probablement perdu sur nos aïnés.
Pour revenir à mes moutons, je pense que l'écologisme a encore de beaux jours devant lui, mais j'espère que nous avons passé le plus dur de la période des abrutis verts genre José Bové.
J'ajoute pour qu'il n'y ait pas de méprise que je pense que la préoccupation de la nature est une responsabilité de l'humanité, mais que, d'une part, ça ne soit pas être la seule et que, d'autre part, c'est le développement qui permettra de prendre mieux soin de la nature et non l'entrave et la décroissance.
samedi, janvier 08, 2005
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