samedi, janvier 21, 2006

Au secours du juge Burgaud

Les contempteurs actuels du juge Burgaud se sont-ils avisés qu'ils retombaient dans les mêmes errements que le procès d'Outreau : une justice-spectacle, sous la pression du public et des média, sans recul, où les sentiments, notamment d'identification et de crédulté vis-à-vis des victimes, l'emportent sur la froide raison, l'analyse et la sérénité ?

Deux fautes en miroir ne font pas une justice.

5 commentaires:

  1. La comparution publique a été jusqu'ici celle des victimes du juge.

    Je ne suis pas psy, mais passionné par la psychanalyse (contrairement àç vous : malheureusement car j'apprécie vos positions sur d'autres sujets). Or, à lire les témoignages je ne peux m'empêcher de penser que c'est avec les outils de la psychanalyse que l'on devrait approcher cette affaire.

    En effet, dans tous les articles que j'ai lus, on invoque la rationalité , l'instruction bien ou mal conduite, les dérapages plus ou moins volontaires, etc.

    Pour mon compte, je suis convaincu que le juge Burgaud s'est investi dans cette affaire d'une manière qui a plus à voir avec son inconscient qu'avec sa raison. C'est pourquoi la reconstruction qu'il a pratiquée et qu'on lui reproche ne peut pas être abordée sur le plan rationnel sans risquer de manquer les ressorts profonds qui l'ont suscitée.

    Alors ? expertise psychiatrique ? ce serait un outrage à la liberté de penser. Mais "supervision" comme on dit pour les psychanalystes, c'est certainement le seul moyen d'éviter que les démons enfouis en chacun de nous n'interviennent dans la vie d'autres au point de les détruire.

    PS Ceci est valable pour toute personne investie d'autorité, pas uniquement pour les juges

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  2. entièrement d'accord

    sauf que...

    la supervision (ne dit-on pas aussi "contrôle" ou est-ce le terme de la chapelle que je fréquente ?) devrait avoir surtout un but pédagogique : rappeler à la personne investie d'autorité ses limites, dans quelques cas particulièrement graves (ou au contraire choisis au hasard ?) afin de lui apprendre à se méfier d'elle au jour le jour car tout de même la rationalité ça existe, et c'est la règle.

    Faute de quoi vous proposeriez de doubler le nombre des fonctionnaires, et cela tournerait à la provocation pure et simple envers notre aimable hôte !

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  3. Alors ? expertise psychiatrique ? ce serait un outrage à la liberté de penser. Mais "supervision" comme on dit pour les psychanalystes, c'est certainement le seul moyen d'éviter que les démons enfouis en chacun de nous n'interviennent dans la vie d'autres au point de les détruire.

    Pourquoi pas ? Mais alors, qui superviserait les psychanalistes ?

    Les outils de la psychiatrie et de la psychanalyse sont très puissants ; il n'y a qu'à voir l'emprise qu'ont certains psychiatres sur leur patientèle et/ou leur entourage.

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  4. Mais justement, ce sont des psychanalystes qui ont inventé le "contrôle" et ils le pratiquent entre eux. C'est une institution bien en place, et on ne peut plus rigoureuse, dans l'Ecole de la cause freudienne.

    Je suppose que c'est à quelque chose de ce genre que F Grunchard faisait allusion.

    Mais pour en prendre conscience, il faut rompre avec le préjugé martelé ces derniers temps que les psychanaystes refusent toute évaluation de leur pratique.

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  5. C'est une institution bien en place, et on ne peut plus rigoureuse, dans l'Ecole de la cause freudienne.

    Sauf votre respect, ça me rappelle ma jeunesse, quand les profs de la fac nous assuraient que les pharmaciens formaient une corporation de professionnels de santé guidée par l'humanisme : c'est certainement vrai dans 20% des cas.

    Les psychanalystes et psychiatres ne sont pas des "sages par définition" ; ce sont des hommes et des femmes comme les autres qui ont appris leur métier, la médecine, avec leur sensibilité, leurs choix, etc.
    Alors certes, ils sont spécialistes (BOUM ! la porte ouverte), mais sont-ils (voudront-ils être) à même de se contrôler entre eux ? On peut objectivement dire que tel ou tel chirurgien est bon ou mauvais, on peut le juger sur ses actes ; de même avec un psychiatre. Mais peut-on le faire avec un psychanalyste ? Objectivement ?

    Et en même temps, si ce n'est pas eux-mêmes, qui peut les contrôler ?

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