On entend à chacune des manifs rituelles que le problème de l'Education Nationale serait dans le manque de moyens, notamment en personnel. Cela fait déjà longtemps que j'ai l'impression qu'il s'agit d'un écran de fumée destiné à cacher la mauvaise volonté.
Je suis tombé (c'est le cas de le dire) sur un chiffre de la Cour des Comptes de 2003 : 97 500 équivalents temps plein (ETP) de professeurs de premier et second degré, c'est-à-dire 12 % des effectifs enseignants, soit 3,8 Md €, soit 1.33 % du budget de l'Etat, soit plus que le budget de la culture, n'enseignent pas devant des classes, sans tenir compte de l'absentéisme et des congés qui représentent 15 000 ETP. Certaines situations sont justifiées, il est difficile de croire qu'elles le sont toutes, les petits ruisseaux d'abus font les grandes rivières de déficit.
Si seulement 10 % de ces enseignants qui n'enseignent pas revenaient devant les classes, ça ferait 10 000 profs en plus sans débourser un sou. Miraculeux, non ?
Mes deux antiennes, qui finissent par devenir lassantes, s'en trouvent renforcées :
1) Les moyens existent, ils sont mal utilisés. De toute façon, il faut arrêter de raconter des carabistouilles : quand les dépenses publiques représentent 54 % du PIB, l'Etat peut avoir des problèmes de tout, sauf de moyens.
2) Ca ne sert à rien de mettre des sous dans des paniers percés. Réformons d'abord les structures, les méthodes et les pratiques.
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Cet article sur lequel vous venez de "tomber" n'est-il pas écrit par Jacques Marseille, dans Le Point de la semaine dernière?
RépondreSupprimerA lire, du même auteur : "Le Grand Gaspillage."
C'est exact, j'ai la nouvelle édition, en poche, réactualisée, du Grand gaspillage, mais je ne l'ai pas lue : trop désespérer.
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