mercredi, février 01, 2006

Un tabou français : l'Education doit elle être Nationale ?



Le simple fait de se poser sérieusement la question en titre induit la réponse : il n'y a aucune raison opérationnelle qui justifie l'existence d'une administration nationale de l'éducation.
La meilleure preuve en est que cette administration nationale de l'éducation, ayant la mainmise sur 80 % des écoles, n'existe dans pratiquement aucun autre pays ; sans que les populations en soient moins éduquées.

En fait, la justification du caractère national de l'administration de l'éducation tient à la propagande : les fameux "hussards noirs de la République".

La seule chose qui devrait être organisée au niveau national, ce sont les examens, de manière à ce que les diplomes aient la même valeur sur tout le territoire ; et encore, on sait bien que, quoi qu'on fasse, un bac obtenu à Louis-le-grand sera mieux vu qu'un bac obtenu à Sarcelles.
Je fais une première remarque : le fait de séparer radicalement les examens et les écoles permettrait de mettre fin au système pervers actuel, où l'EN est à la fois juge et partie. La réussite aux examens attestant de la qualité de l'enseignement, l'usage est établi de baisser les exigences aux examens pour entretenir l'illusion de la qualité de l'enseignement ; tour de passe-passe qui impressionne peu les parents d'élèves informés. Je mets les écoles privées sous contrat dans le même sac puisque leur liberté pédagogique est très limitée.

Imaginons un instant que, par miracle ou sous l'effet cumulatif des errements pédagogiques et financiers, l'EN perde la mainmise sur les écoles et que chacune soit cédée au mieux disant (entreprise, association, particulier, collectivité locale).

Une école privée hors contrat, sauf cas exceptionnels d'écoles privés particulièrement "select", n'est pas viable avec la seule contribution des parents d'élèves. Elle fait appel à des subventions locales (commune, département, région). Il est donc faux de prétendre ou de donner à croire que, dans une école privée hors contrat, on enseigne n'importe quoi. Il y a en réalité une quadruple protection contre les dérives :

> le contrôle de l'apporteur de subventions.

> le contrôle des parents d'élèves qui, étant mis à contribution, sont fortement motivés pour "en avoir pour leur argent".

> le contrôle légal, qui interdit les discriminations

> la sanction des examens

Je fais une deuxième remarque : la multiplicité des acteurs et l'exigence des clients garantissent une grande adaptation et une bonne qualité de l'enseignement. La clé de la qualité d'ensemble du système résiderait dans le niveau d'exigence des examens, puisque ce sont eux au final qui sanctionnent la réussite ou non de l'enseignement.

La mise en place d'un système généralisé d'écoles privées suppose l'existence de chèques-éducation que les parents d'élèves pourraient dépenser dans l'école de leur choix.

Enfin, pour conclure, je vous signale qu'il existe aujourd'hui en France environ 350 écoles privées hors contrat, ce qui est miracle puisqu'elles sont payantes et concurrencées par les écoles publiques gratuites ou par les écoles privées sous contrat subventionnées. Il faut donc que les parents d'élèves y trouvent un gros avantage.

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