lundi, avril 17, 2006

Du bon usage de la guerre civile en france (J. Marseille)


FF

Il n'est jamais inutile de rappeler d'où vient Jacques Marseille : en 1972, jeune et communiste, il commence une thèse sur les rapports économiques entre la France et les colonies, essentiellement pour démontrer que celle-là a exploité celles-ci.

En 1986, il achève sa thèse en ayant démontré que les colonies ont beaucoup plus couté à la France qu'elles ne lui ont rapporté, que la colonisation a déformé sa structure industrielle et qu'elle en souffre encore, justifiant pleinement a posterioti la phrase de De gaulle à propos de l'abondon de l'Algérie "C'est notre intérêt, c'est donc notre politique". Il est un peu plus vieux et libéral.

Il s'est fait une spécialité de dénoncer la France à deux vitesses, celle qui avance et celle qui recule ; celle des exposés et celle des abrités.

Du bon usage la guerre civile en France souffre d'une ambiguité : l'auteur examine les cas où la France s'est changée par l'affrontement, mais il reste obscur sur le fait de savoir si il s'agit du seul mode de réforme de la France ou si il y en a d'autres.

Marseille en profite au passage pour nous glisser un éloge bienvenu de Napoléon III.

Il envisage trois possibilités pour l'avenir de la France :

> l'accomodement-déclin : on continue à décliner sans bousculer personne.

> la réforme-trahison : élu sur un programme, un gouvernant fait le contraire (De Gaulle en 1962, Mitterrand en 1983).

> la rupture-élan (Henri IV, De Gaulle 1940).

Enfin comme j'aime rompre malicieusement avec une certaine pratique pseudo-intellectuelle parisianiste et bien-pensante du boeuf sur la langue, je vous cite un passage de C'était de Gaulle repris par J. Marseille :

"Il ne faut pas se payer de mots ! C'est très bien qu'il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à conditions qu'ils restent une minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne.

Qu'on ne se raconte pas d'histoires ! Les musulmans, vous êtes allé les voir ? Vous les avez regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous voyez bien que ce ne sont pas Français ! Ceux qui prônent l'intégration ont des cervelles de colibri, même si ils sont très savants. Essayez d'intégrer l'huile et le vinaigre. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français.

[...] Si nous faisions l'intégration, si tous les Arabes et tous les Bebères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les deux-églises mais Mais Colombey-les-deux-mosquées !"

Je suis toujours un peu étonné de l'imprégnation du discours apologétique du métissage : je discutais vendredi soir avec un homme qui ne s'intéresse pas plus que ça à la politique et qui me souenait mordicus que la France était traditionnellement terre d'immigration, d'accueil et de métissage.

Je lui ai donc demandé de me citer une grande vague d'immagration entre les Huns et 1850. Bien entendu, il n'en a trouvé aucune. Pour une "terre d'accueil traditionnelle", ça ne fait pas beaucoup, une vague d'immigration tous les 14 siècles ! On peut à la limite considérer que l'extension concentrique de la France en tient lieu mais je suis dubitatif.

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