jeudi, mai 11, 2006

Ce que je pense du communisme en 2006

Puisqu'il y a diverses réflexions dans ce blog à propos du communisme, je vais être net (F. Delpla va encore m'accuser de fanatisme, tant pis j'assume) :

> toutes les expériences d'exercice du pouvoir que je peux qualifier de communistes ont été des drames.

Cela fait fort longtemps que je mets Hitler, Staline, Pol Pot, Mao dans la même catégorie, je trouve toutes les nuances qu'on peut introduire entre communisme et nazisme fort intéressantes intellectuellement mais déplacées face à l'extrême violence commune à ces doctrines ; c'est pourquoi je pense que le concept de totalitarisme qui les unit est pertinent.

> Je ne comprends pas comment le communisme appliqué en grand serait mauvais mais les idées communistes utilisées en petit seraient bonnes (pour la France, par exemple).

Pour plus de précisions, je ne peux que renvoyer à l'excellent Le passé d'une illusion, de François Furet, qui n'omet pas d'analyser les raisons de la persistance de l'idée communiste malgré tous les démentis des faits.

J'en tire la conclusion que le communisme n'est pas une solution mais un problème, non pas d'ailleurs le communisme en soi, qui est mort, à part dans la tête de quelques zygotos, mais les idées héritées d'un fond mi-jacobin mi-communiste, qui sont autant de pétitions de principe : l'intérêt général existe, l'Etat est son meilleur défenseur, la solidarité forcée organisée par l'Etat est bonne et généreuse, l'Etat est fondamentalement plus juste et plus intelligent que les individus, la liberté individuelle conduit à la "loi de la jungle", l'épargne est mauvaise et la dépense, au besoin encouragée par l'Etat, est bonne, etc.

Qu'il circule des idées idiotes, mille fois réfutées et démenties, il n'y a pas là de quoi se faire du souci, c'est ainsi. Par contre, je suis chagriné par leur omni-présence au point qu'elles ne paraissent même plus devoir être débattues, ce qui est un comble pour des idées fausses !

Les exemples en sont légion : pas plus tard que ce matin, j'entendais un débat sur le désarroi des classes moyennes en panne d'ascenceur social. Tous les intervenants, de droite comme de gauche, tombent d'accord pour plus de subventions, plus d'aides publiques. J'attendais impatiemment la phrase discordante signalant que ces aides et ces subventions seraient payées par cette même classe moyenne qu'elles sont censées aider, donc que cette logique d'aides et de subventions était absurde. J'ai attendu en vain. Seul moment où un rayon de lumière a réussi à filtrer à travers le lourd couvercle d'idées subventionnophiles : quelques mots pour signaler qu'il y avait un problème d'enseignement et d'orientation professionnelle et qu'il n'était pas seulement (j'aurais plutôt dit "pas principalement") du à un manque de moyens.

Bref, le communisme est mort, mais le cadavre dégage encore une odeur intellectuelle peu ragooutante (oui, je sais, l'image est osée).

2 commentaires:

  1. Je pense qu'il est fondamental de bien distinguer les problèmes : l'état et le socialisme (relent du communisme) sont 2 problèmes bien distincts ... La confusion étant que le socialisme se repose en partie sur une centralisation étatique.
    C'est là toute l'erreur de rester dans la simplification droite / gauche : l'étatisme (ou jacobinisme ?) n'est pas nécessairment la gauche, comme la droite n'est pas nécessairement libérale ... On doit une grande partie de notre centralisation à De Gaulle il me semble ...
    C'est fondamental de bien conceptualiser les différentes facettes du problème politique pour avoir une analyse objective ....
    Si vous prenez juste la gauche et le communisme en bouc émissaire, vous analyserez mal le problème et n'entreverrez pas d'ébauche de solution ...

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  2. Je soutiens qu'il y a très peu de droite en France (Chirac est un rad-soc) et quasiment pas de libéraux ; je considère donc l'ensemble des "partis de gouvernement" comme faisant partie de la gauche, les nuances venant des dosages du cocktail entre étatisme et collectivisme. Ceci répond-il à votre remarque ?

    Vous pouvvez lire Etre de droite : un tabou français (compte-rendu prochainement sur ce blog).

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