Je vous résume, pour ceux qui, comme moi, n'auraient appris l'épisode que partiellement ou tardivement.
Une Jeune Socialiste (je sais, c'est un oxymore), Nolwenn, a essayé de piéger Ségolène Royal lors d'une réunion publique avec une question cousue de fil blanc sur le clivage gauche-droite. La Royal lui demandant de préciser la question, l'apparatchik en herbe s'est tournée vers le garçon qui la téléguidait (1), ce qui a provoqué quelques phrases ironiques de l'intérrogée sur l'indépendance féminine. Pas de quoi fouetter un chat.
Sur ce, on apprend que la Nolwenn, pôve choutte, en est toute traumatisée, et c'est tout juste si elle ne va pas demander arrêt de travail et assistance psychologique.
Pour conclure sur cette affaire, il suffit de citer Julien Dray, ségoléniste vous l'aurez compris : "Le Mouvement des Jeunes Socialistes est l'école du vice (2), il forme des apparatchiks."
Ce qui m'intéresse, ce sont les doctes interrogations des commentateurs médiatiques : les éléphants auraient-ils enfin trouvé l'angle d'attaque contre SR, en la présentant comme Cruella ?
L'incident est très léger, mais de tels commentaires sont encore plus légers : car, enfin, c'est d'une banalité affligeante, c'est un épisode comme il en arrive des milliers en campagne électorale, un candidat qu'on essaie de piéger évite de répondre à la question et s'en sort par une pirouette signifiant "Retourne jouer dans ton bac à sable, il faudra encore que tu manges beaucoup de soupe avant de me coincer."
Par contre, que les commentateurs éprouvent le besoin de gloser sur ce micro-incident en dit fort long sur le vide de la campagne électorale qui s'approche.
En effet, tous les tabous de la société française sont évoqués les uns après les autres, agités comme des épouvantails pour effrayer les conservateurs, et pour donner aux autres l'impression qu'on va enfin s'y attaquer ; le tout dans le but de s'acheter à peu de frais une image flatteuse de "parler vrai". Mais aucun n'est poussé à bout au point de donner lieu à débat.
Ainsi de l'épisode de la "carte scolaire" : en entendant Sarko et Ségo, on se réjouit ; enfin on va discuter de l'éducation en France, tout mettre sur la table : les méthodes, la philosophie, les effectifs, les horaires de travail, l'organisation, etc. Bien sûr, on va en profiter pour aller voir ailleurs : la décentralisation, les chèques-éducation, le "busing", etc.
Il y aurait à dire, et des choses fort intéressantes, et qui concernent tout le monde, bref, un vrai, un grand sujet de débat pour une campagne présidentielle.
Hé bien, pas du tout, l'un a dit tout le mal qu'il pense de "l'esprit de mai 68", l'autre a dit qu'il fallait tout changer sans rien toucher, et on est passé à autre chose.
Alors, finalement, dans ce vide inter sidéral, je comprends que le duel Nolwenn-Ségolène est peut-être "super important".
(1) : la folie "anti-sexiste" atteint un tel ridicule qu'on considère qu'une question vache à une femme ne peut être posée que par une autre femme; ce qui, quand on y réfléchit, est la forme la plus aboutie du sexisme.
(2) à mon avis, il aurait du pousser le raisonnement plus loin et s'apercevoir enfin, il n'est jamais trop tard pour bien faire, que le socialisme, étant la politique de l'envie et de la contrainte, est la politique du vice.
mardi, septembre 12, 2006
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***un épisode comme il en arrive des milliers en campagne électorale***
RépondreSupprimerLe malheur pour votre présentation des choses, c'est que Ségo a pris la peine d'appeler sa "victime" pour s'expliquer et qu'il est peu probable que cette fonceuse s'attarde à faire ce genre de chose des milliers ou ne serait-ce que des dizaines de fois.
Pour moi qui essaie de voir cette campagne sous un angle planétaire, je sais que je ne veux pas de Sarkozy car il a l'honnêteté (que j'admire au demeurant) de ne jamais critiquer la politique de Bush et en particulier la guerre d'Irak : donc c'est non.
Pour Ségolène, dont le parti a manifesté contre cette expédition prévisiblement désastreuse, et qui n'a pas encore pris de contorsionnesques distances avec lui sur ce sujet, le bénéfice du doute est possible. Reste la question de son sang-froid dans les tempêtes... puisqu'elle n'a jamais affronté, précisément, que celles de l'Education nationale, aux côtés d'un ours nommé Allègre qui ne pouvait que prendre les coups à sa place et lui donner par contraste l'apparence d'une fanatique du dialogue et de la mesure.
Le problème en l'occurrence, c'est celui des sondages, qui placent en avant, très en avant, quelqu'un qui n'a pas de programme, et pour des raisons étrangères à la politique qu'il mènerait. Que ferait ce quelqu'un si les Etats-Unis préparaient une nouvelle agression, sous des prétextes reposant sur des faux grossiers, en prétendant enrôler la France ? Eh bien j'ai peur, pas vous ?
Ségolène a justement la réputation de manquer de sang-froid, outre celle d'être assez cassante dans les rapports humains, notamment avec des inférieurs. C'est bien pourquoi elle bute elle-même sur ce micro-incident et pourquoi cette reine qui passe tant de temps devant son miroir éprouve le besoin d'en corriger l'effet. Non, elle n'est pas impulsive et inhumaine. Oui, elle est capable de descendre de son piédestal et de faire attention au vulgum pecus.
Et vous marchez ! Et pour vous c'est elle, la pôve choutte !!
Désolé anonymous mais faudrait voir à lire le texte, car la "pôve Chouttttte" c'est Nolwenn pas Ségolène.
RépondreSupprimerJe ne sais pas encore pour qui je vais voter, car j'attends d'en connaître un peu plus sur les programmes des un(e)s et des autres, en revanche la certitude est que je ne voterai plus jamais pour un(e) énarque ... Ca en élimine au moins un(e)!!!
Ne pas voter pour un énarque est, dans le désarroi où nous sommes, un critère point trop idiot, en feffet, les énarques cumulent deux défauts gravissimes :
RépondreSupprimer> par sélection, ce sont des extrêmistes du conformisme, aussi conformistes que Ben Laden est islamiste.
> par vocation et par formation, ce sont des étatistes.