Je discutais avec un ami travailleur indépendant (un sale capitaliste, quoi) et la discussion a dérivé sur les impots. J'ai alors commencé mon discours habituel et passablement aigri que vous connaissez bien : on n'en a pas pour notre argent, Etat pléthorique, inefficace et liberticide, etc.
Il m'est venu alors une révélation, l'ami en question m'a expliqué sa philosophie sur le sujet : il n' attend rien de l'Etat, tout au plus qu'il lui foute la paix, ce qui est déjà beaucoup lui demander ; quant aux impots, il considère que cet argent qu'il a gagné et qu'on lui prend tombe dans un grand trou noir et disparaît, c'est, comme dirait Montaigne, un coup de verge divine.
Quant aux services qu'il pourrait tirer de l'Etat, il préfère s'en passer dans toute la mesure du possible (école privée, médecine privée, etc).
Bref, il méprise.
C'est une vision encore plus noire que la mienne, puisque, si je râle, c'est que je crois, naïvement, qu'il y a encore quelque chose à tirer de l'Etat.
Mais, au fond, je suis bien près de rejoindre son cynisme.
Vous me direz : "Et les pauvres qui n'ont pas les moyens de payer des impots pour de prétendus services et de les payer une deuxième fois au privé ?"
Ma foi, vous êtes bien ignorant de la politique française : les pauvres, on leur paye le RMI pour qu'ils restent tranquilles. A part ça, qui s'en préoccupe vraiment ?
dimanche, octobre 29, 2006
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C'est curieux, je pensais que vous aviez atteint ce stade depuis belle lurette (ce fut même une des premières certitudes que j'aie eue lorsque j'ai commencé à vous lire il y a déjà un moment)...
RépondreSupprimerC'est la vision de nombreux travailleurs indépendants (professions libérales et artisans), dont je suis.
Du temps où je travaillais en pharmacie d'officine, je me souviens que le titulaire (quel farceur) surlignait au fluo les lignes de CSG et CRDS.
Nous partagions le même humour.
... sur nos feuilles de paie, ndla.
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