Une petite reprise du site de François Delpla. Je suis suffisamment souvent en désaccord avec lui, pour ne pas me priver de signaler les points d'accord :
La politique c’est la glèbe, c’est lourd, ça sent la sueur, le compromis minable et pour ceux mêmes qui prennent de la hauteur, qui la font au niveau du mythe, les Churchill, les de Gaulle, les Hitler même, c’est travaux forcés tous les jours et descente dans mille détails, comme les gammes du virtuose. Bosseuse Ségolène oui c’est sûr, mais sur sa propre image, longuement réglée devant le miroir et pour le reste, impro et culot [c'est l'avis unanime des nombreux qui ont travaillé avec elle ... Et l'ont quittée] Ce qui compte c’est la France dans la mondialisation, sa capacité à entraîner l’Europe (en n’étant pas seule à pousser de préférence) pour parler d’égal à égal avec les inquiétants mastodontes d’Asie et d’Amérique... et nous irions voter pour quelqu’un qui évite soigneusement le sujet ? Et au nom de son sexe ?
C'est très bien, cher François, mais, à moins d'en accuser le petit Nicolas, ce qui semble un peu gros, il faudra se demander comment on en arrive à cette défaillance intellectuelle qui consiste à présenter comme candidat du principal parti de gauche une image (presque d'Epinal).
Pour moi, l'explication est simple : c'est un symptôme de la plus vaste défaillance intellectuelle consistant à faire de l'Etat une mère (abusive) et du libéralisme, ultra, forcément utra, l'ennemi. Mais je me doute que ce n'est pas votre explication.
lundi, novembre 20, 2006
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
J'approuve sans réserve ce qui est dit par F. Delpha.
RépondreSupprimerCette approche me fait penser à deux articles écrits par un politiste américain, C. Lindblom, "The Science of muddling through " et "Still muddling, not yet through", dans lesquels il précise que la politique est d'abord la science du compromis bancal, de la négociation, des petits pas - cet auteur est le père d'une approche dite incrémentaliste - qui, l'un après l'autre, sans forcément que l'étape précédente oblige la suivante - c'est l'incrémentalisme disjoint - amènent à des situations gérables par les instances publiques et tolérables par l'économie et la société.
Cependant, cette vision "terrain" de la politique - si vous avez le loisir, lisez le vieille ouvrage de P. Selznick TVA and the grass Roots qui explique bien comment un grand projet fédéral la Tennessee Valley Authority a pu être transformé, géré, modifié au niveau local - est très éloignée de nombre de personnages politiques français, qui préfèrent les grandes envolées, voire, tout simplement, de la vision politique des Français.
Dernier point, à l'occasion, je serai curieux de connaître votre analyse du livre de R. Dély, Les tabous de la gauche, dans lequel, justement, il reproche à cette dernière sa vision promethéenne, globalisante et verbeuse quand il faudrait faire, au contraire, du sur mesure.
Hélas, l'interview de la candidate Royale hier soir sur TF1 me laisse accroire qu'on est loin, très loin du compte....