Pour ne pas changer, la livraison trimestrielle de la revue Commentaire apporte sa légère brise libérale dans le lourd climat du conformisme intellectuel déterministe et relativiste.
Je note un article d'Alain Duhamel intitulé La candidate au miroir, vous devinez de qui l'on parle et pour vous en indiquer la teneur, il suffit que je vous dise qu'il se termine par une invitation à relire la description du chef par Charles De Gaulle dans Le fil de l'épée. Bien qu'ayant souvent lu ces pages, je ne m'en rappelle plus par coeur, mais elles sont dans la tonalité de ces trois citations de Mémoires de guerre : "Face au mauvais destin, le chef est toujours seul.", "La délibération est le fait de plusieurs, la décision est le fait d'un seul." et "Le caractère, vertu des temps difficiles".
D'ailleurs indépendamment de Mme Royal et de ce que l'on peut en penser, je vous invite à lire ou à relire ces pages qui sont parmi les meilleures et les plus personnelles à sa manière de De Gaulle.
Le numéro de l'hiver 2007 est essentiellement consacré au tombeau de JF Revel. Ca tombe bien en ce dbut de morne campagne présidentielle : il était un personnage haut en couleurs et doté d'un humour tranchant ; l'humour, le plus gros manque des libéraux, à l'exception de Nicolas Baverez.
Pour ma part, j'apprécie particulièrement, parmi tous les ouvrages de JF Revel, La connaissance inutile, Le voleur dans la maison vide et La grande parade.
Son plus grand fait d'armes journalistique reste à mes yeux la révélation du passé de travailleur volontaire en Allemagne de George Marchais. Celui-ci n'était pas le clown pittoresque que se plaisent à présenter ceux qui en parlent encore mais un bouffon sinistre.
Comme d'habitude, je vous mets quelques extraits.
J'ai numérisé celui sur l'ultra-antilibéralisme en ayant quelques personnes en tête. Je résume pour ceux qui n'auraient pas envie de lire :
L'ultra anti-libéralisme
> si le libéralisme est revenu à la mode depuis les années 80, c'est que l'économie planifiée a a échoué.
> les ultra-antilibéraux ne pouvant admettre l'échec de leurs idées et le naufrage de leur rêve sont obligés d'imaginer une conspiration libérale pour expliquer ce retour en grâce, mystérieux dans leur logique puisqu'ils nient la catastrophe de l'économie planifiée.
> ne pouvant tout de même plus promouvoir ouvertement l'économie planifiée de but en blanc, ils sont forcés de transformer leur adversaire en épouvantail. En réalité, personne ne récuse la liberté de choisir son opérateur de téléphone mobile et d'acheter des T-shirts à 1 €, il est donc difficile de faire peur avec le libéralisme, d'où les délires sur la "marchandisation" de la société ; délires car cet argument ne tient pas 2 minutes :
>> théoriquement : jamais aucun penseur libéral n'a écrit que tout devait s'échanger sur un marché. Au contraire, les libéraux accordent beaucoup d'importance aux associations libres, aux corps intermédiaires et à la protection de la sphère privée. Encore faut-il avoir lu les libéraux pour le savoir.
>> pratiquement : il est très clair que les individus ont des valeurs morales et qu'ils mettent d'eux-mêmes sans violence une barrière à la société marchande, simplement il y a des choses qui ne se vendent ni ne s'achètent.
Une admis qu'il ya des barrières naturelles à l'échange marchand, cet argument de la "marchandisation" de la société revient au fond à dire qu'il est mieux d'être obligé d'utiliser un opérateur étatique que d'avoir le choix entre trois opérateurs privés, ça n'est pas très crédible.
> les ultra-antilibéraux déforment tellement le libéralisme (c'est un bel oxymore "libéralisme totalitaire") qu'on est en droit de se demander si ils croient ce qu'ils disent. Il est possible que non, que cet ultra-antilibéralisme soit une position d'attente (en attendant qui ? Quoi ? Godot ?) avant que de passer à autre chose.
Le deuxième article est un hommage à JF Revel.
J'ai choisi celui de Philippe Meyer pour les raisons que vous devinerez en le lisant.
Un homme pour toutes saisons
Juste une remarque, je pense que, dans son hommage, A. Besançon se trompe quand il parle de "l'intelligentsia de gauche, honte de la France" au passé.
Certes le temps des odes à Staline et à Mao est fini, mais le traitement différent de Castro et de Pinochet suffit à montrer que, vu de Paris, il vaut mieux être un bourreau de gauche qu'un bourreau de droite, comme si le fait d'être de gauche était un charme particulier rendant les tortures plus douces, les exécutions sommaires plus justes, les camps de travail plus guillerets.
Sur le sujet de l'intelligensia, on peut toujours se reporter au Pourquoi les intellectuels n'aiment pas le libéralisme de Raymond Boudon.
samedi, décembre 23, 2006
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Bonjour et joyeux Noël,
RépondreSupprimerLisez, ceci : http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?news=3862857
La conclusion de M. Dingell résume parfaitement la différence d'état d'esprit entre un député américain et un député français... c'en est frappant.