vendredi, décembre 01, 2006

Suicide collectif par la grève des ventres en Italie ?

Un chiffre affolant : dans certaines régions d'Italie, la natalité est descendue à 0.8 enfant/femme., c'est-à-dire le taux de natalité des habitants de Leningrad pendant le siège !

Addendum issu d'une conférence de l'Institut Turgot :

Les politiques délibérées de relance de la natalité deviennent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre à mesure que le vieillissement devient plus intense.

Si, par conséquent, l’hypothèse d’implosion [ce que j'appelle le suicide collectif par grève des ventres] est la bonne, cela ne marchera pas. Cela peut marcher localement un temps, mais pas indéfiniment.

Il y a une raison de fond à cela, qui est la suivante : supposons que demain la natalité soit relancée dans nos pays. Le résultat sera que la population active devra entretenir deux populations inactives : les vieux, et les jeunes.

Il n’est pas exclu qu’il y ait un seuil de vieillissement où le poids soit tellement prohibitif, que la situation devienne irréversible.Je ne sais pas si vous avez remarqué qu’il y a quelques mois, Angela Merkel a échoué à augmenter massivement l’aide aux familles et à la natalité, parce que les syndicats, mais aussi la population s’y sont opposés, car ceci ne pouvait être payé que par une diminution des retraites, de la Sécurité sociale et ainsi de suite. Et madame Merkel a perdu. On ne voit pas pourquoi d’autres réussiraient mieux ailleurs.

3 commentaires:

  1. Sans aucun doute la rencontre du poids de la morale catholique et du profond desir d'emancipation feminin?

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  2. Alors là, on pourrait en discuter pendant des heures, Ludovic Windsor, mais, de mon avis, l'émancipation de la femme et la baisse de la natalité sont antinomiques.

    J'ai le sentiment profond qu'à l'instar de ce que devient la politique, c'est-à-dire une fumisterie s'occupant de problèmes virtuels de plus en plus futiles pour mieux cacher les problèmes réels de plus en plus graves, la condition sociétale de la femme est en train de l'éloigner de sa raison biologique d'être.

    L'homme est le seul animal qui arrive à se convaincre lui-même que les lois sociétales qu'il s'impose sont plus fortes que celles de la nature.
    Je ne suis pas en train de dire que les femmes doivent cesser toute activité n'ayant pas trait à l'éducation de leurs enfants, mais simplement qu'une femme sans enfant et carriériste a beaucoup plus de chances de finir chez le psy pour des raisons de "vide existentiel malgré un agenda bien rempli" qu'une femme qui, par exemple, travaillerait à mi-temps et s'occuperait également de ses 2 ou 3 ou n enfants.

    J'ajoute que ce n'est pas une supposition mais un constat, ayant (malgré tout) bossé quelques années en pharmacie.

    Je vois plutôt dans la baisse de la natalité un désir (pas seulement féminin d'ailleurs, il faut être deux [ou plus !] pour concevoir naturellement) de rester au stade "adulescent", stade qui doit son existence à l'augmentation de l'espérance de vie des hommes (et des hommes seulement). La non-vieillesse et la non-mort prématurées du père empêchent peut-être le jeune adulte de prendre conscience des réalités...

    Bref, je doute que la liberté de jouir de la vie et l'émancipation féminine aillent vraiment de paire.

    Mais, comme pour la politique, nous en avons l'illusion.

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  3. "Je vois plutôt dans la baisse de la natalité un désir de rester au stade "adulescent", stade qui doit son existence à l'augmentation de l'espérance de vie des hommes."

    Réflexion très juste : l'homme, le père, étant celui qui dit "non", qui frustre, celui qui coupe le cordon ombilical, bref celui qui fait quitter le monde enchanté du maternage pour celui des dures réalités, la mort tardive du père retarde le moment où le jeune adulte reprend le rôle, le flambeau paternel. Comme la période de reproduction n'est pas extensible, le nombre d'enfants est réduit d'autant. Une femme qui a son premier, enfant à 35 ans peut difficilement espérer en avoir 5.

    "une femme sans enfant et carriériste a beaucoup plus de chances de finir chez le psy pour des raisons de "vide existentiel malgré un agenda bien rempli" qu'une femme qui, par exemple, travaillerait à mi-temps et s'occuperait également de ses 2 ou 3 ou n enfants."

    Bien sûr.

    Dans l'article que j'ai mis en lien, le conférencier proposait de supprimer le système de retraite par répartition (qui est antinataliste au possible) et payer un salaire maternel proportionnel au niveau d'études, de manière à ce que les mères ayant étudié ne soient pas frustrées.

    Aparté : j'explique pour les mous du bulbe pourquoi le système de retraite par répartition est anti-nataliste au possible :

    > il est obligatoire, les parents sont privés de la liberté d'arbitrer entre dépenses d'éducation et dépenses de retraite. Or cet arbitrage est naturel : plus on a d'enfants, plus on est susceptible d'avoir des appuis dans son vieil âge et donc moins on a besoin d'économiser pour sa retraite. Dans le système par répartition, les dépenses de retraites sont obligatoires, les dépenses d'éducation facultatives.

    > D'une manière plus générale, le système par répartition collectivise ce qui devrait rester des choix individuels. Il dépossède les individus d'une partie de leur destin. Or, le choix de faire ou non des enfants fait partie de la maîtrise de sa vie. Par exemple, il y a des indications (certes peu claires) comme quoi la faible natalité des ex-pays fascistes (Allemagne, Italie) s'expliquerait par une réaction psychologique à une trop grande collectivisation des choix par essence individuels.

    > C'est un système contre-cyclique par rapport à la natalité : moins on a d'enfants, plus on aurait besoin d'en faire, plus le système par répartition pèse lourd et empêche d'en faire.

    En fait, le système de retraites par répartition généralisé (à différencier d'un éventuel système de sauvegarde pour les 5 ou 10 % les plus démunis de la population) est tellement néfaste et porteur de désordres et d'injustices, qu'il convient de se demander si Milton Friedman n'a pas raison (voir message précédent) : le système par répartition aurait été créé parce qu'il permet à l'Etat de prélever de 20 à 30 % des salaires sans susciter de protestations.

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