mardi, juin 19, 2007

Moralement correct (J. Sévillia)


FF

Un livre qui prend la peine de s'étonner qu'une candidate à l'élection présidentielle puisse être mère de famille et pas mariée ne peut être entièrement mauvais.

La thèse de ce livre est que la destruction des valeurs traditionnelles a laissé un vide moral extrêmement dangereux pour la société française.

Que penser de ce prof de ZEP qui explique que certains de ses élèves ont des comportements d'hommes de Cro-Magnon se battant pour un morceau de viande ?

Sévillia fait quelques réflexions intéressantes sur le fait que la fin du tiers des mariages en divorces ne peut être anodine.

Bien sûr que ça n'est pas anodin, mais on préfère jeter un voile pudique sur la question et tourner la tête.

Insister malgré tout, c'est encourir le risque d'être taxé d'archaïsme pour empêcher la conversation.

8 commentaires:

  1. j'ai presque fini de le lire. Le titre fait vraiment "vieux réac" mais le bouquin est bien. En résumé, en gros, avant la société tenait debout toute seule parce que chacun avait une morale individuelle. Quelle soit d'origine religieuse ou laïque, de droite ou de gauche, chaque individu était "moral". Depuis 68 et on peut dire l'avènement du "relativisme moral", les gens enfreignent les règles élémentaires du savoir vivre ensemble, allègrement, tout les jours. Les conséquences les plus visibles sont à l'école et devant la justice, mais on peut voir les résultats dans tous les pans de la société.
    le titre précédent du même auteur, "historiquement correct" m'a fait changer de bord politique...

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  2. Très bon, en effet, il faut lire Sévillia, rarement invité sur les plateaux, on comprend pourquoi.

    Ne pas oublier :
    Historiquement correct
    Quand les catholiques étaient hors la loi.
    Le terrorisme intellectuel

    Ce sont des mines de renseignements et d'arguments.

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  3. Ah oui, un argument qui fait mouche dans les conversations : "La crise du logement ? Bien sur qu'il y a un accroissement de la population, mais les plans d'urbanisation n'ont pas tenu compte des taux actuels de divorce. Or, un couple qui se sépare, c'est une demande de logement de plus, alors qu'avant tout le monde vivait sous le même toit."

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  4. C'est plus profond que cela : que peut-on espérer d'une société où un tiers des engagements "pour la vie" dure moins de 15 ans ?

    Bien sûr, il y a là en partie un défaut moral, une naïveté : l'amour est fugace, s'use, ne dure pas, les mariages "d'amour" sont condamnés à finir en divorce. Il faut quelque chose de plus solide, un projet commun. Ce projet, c'est généralement les enfants.

    C'est pourquoi le " On reste ensemble à cause des gosses", loin d'être une idiotie, était profondément intelligent.

    Montaigne écrivant après vingt ans de mariage qu'il a été plus fidèle et plus attaché à sa femme qu'il aurait cru possible est incompréhensible à notre époque.

    "Je ne voy point de mariages qui faillent plustost, et se troublent, que ceux qui s'acheminent par la beauté, et desirs amoureux : Il y faut des fondemens plus solides, et plus constans, et y marcher d'aguet : cette boüillante allegresse n'y vaut rien."

    Comme quoi Montaigne, tout démodé en notre époque où le progrès fait rage, n'était pas si bête.

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  5. oui mais là, si je puis me permettre, vous sortez de votre discours anti-français habituel et embrassez, pour une fois, un discours anti-occidental.

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  6. Damned, je suis démasqué !

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  7. à ropos de Sévillia, voici une critique de son avant-dernier livre :

    http://www.clionautes.org/spip.php?article508

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  8. On peut aussi critiquer le critique : je n'ai pas compris si il reprochait à Sévillia de ne pas être universitaire ou de ne pas être de gauche. Sans doute les deux.

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