Daniel Pennac se glorifie dans son dernier livre, Chagrin d'école, de son passé de cancre.
Alain Finkielkraut lui répond vertement : Cabotin d'école.
Je suis d'accord : être un cancre, ou se poser des questions existentielles quand on est très diplomé, c'est un luxe de nanti. Pour les autres, ceux qui n'ont pas les moyens, financiers ou sociaux, c'est un drame.
Evidemment, quand on a une maison remplie de livres jusqu'au plafond et un père polytechnicien, comme Pennac, c'est plus charmant d'être un cancre, que dans un deux-pièces à Sarcelles avec la télé qui beugle toute la journée.
Je suis probablement très conformiste, barbant comme tout, mais l'éloge du cancre, à la Prévert, me laisse totalement froid, c'est une indécence de privilégiés qui n'ont même pas l'intelligence de s'en apercevoir.
Je préfère les bons élèves. Même si ils sont moins marrants.
jeudi, décembre 13, 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Mais aujourd'hui des gens s'en sortent en ayant été cancre, et sans avoir eu la chance (?) de vivre au milieu de livres et de parents cultivés...
RépondreSupprimerCertains se glorifient même d'être ignares, en pensant que l'on s'émancipe mieux en étant vierge de tout savoir !
ils sont 'selfmademan' dans le spectacle, musique, mode, business
C'est facile de se vanter d'avoir été cancre une fois qu'on a réussi.
RépondreSupprimerQue ceux qui le font affirment ainsi leur revanche, qu'ils fassent valoir la réussite qu'ils ne doivent qu'à eux-mêmes, soit.
La différence est ténue avec l'éloge du cancre et la ridiculisation du bon élève qui, comme le dit très justement Finkielkraut, prennent l'ampleur d'une maladie de civilisation dans nos écoles et au sein de toute la société.
Refus de l'effort, mépris de l'excellence, renversement des valeurs, égalitarisme, alignement par le bas.
Pour Anonyme: ce n'est pas d'aujourd'hui que des gens s'en sortent en ayant été cancres. Cela a toujours existé. Ce qui a changé, c'est la valorisation de réussites en général superficielles (vedettes du spectacle, sport) et la dévalorisation du savoir.
Et bien entendu, on ne s' "émancipe" pas mieux en l'absence de tout savoir.
S'émanciper de quoi, d'ailleurs? La condition de l'homme, ou de l'enfant, serait-elle celle d'un esclavage dont le plus urgent serait de s'émanciper?