vendredi, février 15, 2008

Telles sont nos moeurs politques ...

Extrait du blog de JM Aphatie :

[Après Poutine], autocratie toujours mais chez nous cette fois, dans les Hauts-de-Seine, département fécond de la modernité politique française. A la page 9, Le Parisien du jour publie une interview de Charles Ceccaldi-Raynaud, 82 ans, maire de Puteaux durant 35 ans, élu pour la première fois dans les années soixante dix à la suite d'une campagne électorale mémorable puisqu'elle avait fait un mort. Charles Ceccaldi-Raynaud sur qui courent mille rumeurs que je ne reprendrai pas ici sous peine d'une mise en examen pour "faux, usage de faux et recel". Charles Ceccaldi-Raynaud devant qui tous els dignitaire du 92 ont fait la genuflexion car l'homme gère un tas d'or, La Défense, quartier magique qui a fait retomber en pluie des millions et des millions et des millions et des millions de taxe professionnelle sur la vielle de Puteaux. Signe de l'influence et de la force du personnage: Nicolas Sarkozy a fait de la fille de Charles Ceccaldi-Raynaud, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, sa suppléante au temps où lui même se présentait à la députation. C'est elle d'ailleurs, qui lui a succédé à l'Assemblée nationale, en juin dernier. Et c'est elle, encore et déjà, qui a supplée son père à la mairie de Puteaux, en 2004, quand M. Charles est tombé malade. Depuis, la fille tient la ville et le père voudrait l'en déloger. Il se présente donc contre elle et dans une interview ultra violente et totalement surréaliste, il la critique, la dézingue, la vomit. Interview révélatrice de mœurs sur lesquelles personne ne peut ou ne veut se pencher. Les journalistes, ces chiens galeux, ne le peuvent pas parce que sur Ceccaldi-Raynaud, toutes les bouches se ferment. Et les politiques ne veulent pas parce que trop de secrets dorment qu'ils ne faut pas réveiller.

Deux interviews, ce matin, dans la presse, abordent la prochaine révision de la Constitution. Dans le Figaro Magazine, François Fillon l'aborde par sa face essentielle. Il sera possible après la réforme, dit-il, à un ministre prié de quitter le gouvernement lors d'un remaniement gouvernemental, de retrouver automatiquement son siège de député, s'il en avait un, sans passer par l'épreuve d'une élection partielle. Cette pratique fut une habitude de la troisième, puis de la quatrième République. En 1958, Charles de Gaulle y mit fin pour bien marquer que participer au gouvernement de la France était un acte important, qui engageait celui qui l'acceptait, et qu'il ne pouvait opérer de misérables calculs pour retrouver son siège de député de manière opportuniste et calculatrice. Le gaullisme, qui eut ses petitesses, avait aussi ses grandeurs et une certaine noblesse dans le service de l'État. Hélas, tout se perd, et surtout la mémoire. Le petit feu, en revanche, est toujours vif, des petites cuisines de la petite politique.

La deuxième interview sur la réforme des institutions est publiée dans Le Figaro. Hervé Morin, ministre de la Défense, mais en la circonstance, patron du Nouveau Centre, indique qu'il aimerait voir figurer dans cette réforme l'obligation faite au gouvernement de présenter des budgets en équilibre. Ainsi formulée, la proposition n'est sans doute pas recevable. Un déficit budgétaire peut être le bienvenu pour soutenir une conjoncture flageolante. Il peut aussi être justifié, exceptionnellement, si des dépenses qui l'inscrirait dans le rouge préparaient vraiment un retour stratégique et laissaient espérer sérieusement un retour sur investissement. Donc, le radicalisme en la matière n'est sans doute pas conseillé. En revanche, le propos d'Hervé Morin mérite d'être salué car il est trop rare dans une culture politique acquise aux déficits de confort, de facilité, de vanité. Puisons dans la caisse, amis ministres et dirigeants, puisque tous ceux qui nous ont précédés l'ont fait. La rigueur dans la gestion des deniers publics? Allons, allons, c'est comme cela que l'on perd les élections. Promettons et dépensons, c'est mieux pour la réélection.

Ce matin, dans ce morne paysage ou l'effrayant côtoie le consternant, Hervé Morin apporte une touche de sérieux sur laquelle, amis et camarades, je vous invite à méditer durant ce week-end.

5 commentaires:

  1. On parle bien du même Morin... ce VRP fabuleux de la technologie militaire française, parangon d'efficacité et de clairvoyance ? j'en connais un autre qui a parlé de politique de civilisation ! faudrait-il déjà être civilisé ?
    Oui, de Gaule avait ses défaut mais il avait "une idée de la France" (concept assez fourre tout, je le reconnais). Le bon peuple réclame que l'état tienne ses obligations, qu'il respecte d'abord ses devoirs.

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  2. «On parle bien du même Morin... »

    Oui, c'est une des raisons de ce message : comme je ne suis pas loin de le prendre pour un imbécile, ça me semblait justice de dire pour une fois du bien de lui.

    «Le bon peuple réclame que l'état tienne ses obligations, qu'il respecte d'abord ses devoirs.»

    Hélas, je ne partage pas votre optimisme sur la lucidité et la vertu du bon peuple.

    Le bon peuple attend surtout subventions, allocations et passe-droits payés par l'intermadiaire de l'Etat avec l'argent du voisin. Et après nous, le déluge ...

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  3. c'est cela que j'entendais. j'ironisais sur le bon peuple ! les obligations de l'état sont devenues pour lui des dus ! pitoyable.
    L'état n'est pas la solution il est la faille...
    Je serai vous, j'irai voir les derniers propos de notre cher président sur l'éducation ! il navigue désormais dans le brouillard c'est à pleurer...

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  4. moeurs politique ? Je ne suis pas loin de penser Sarko cinglé

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  5. Vous savez, j'ai acquis au cours des années une position simple : j'attends de l'Etat, gouvernement et administtration, qu'il s'abstienne, qu'il ne m'em....de pas, qu'il se contente de prendre mon argent.

    Et c'est déjà beaucoup en attendre : car plus il me prend d'argent, plus il est tenté de l'utiliser pour s'immiscer dans ma vie (pour mon plus grand bien, évidemment).

    Habituellement, je perds sur les deux tableaux. Par exemple, je vais avoir droit à une taxe «écologique» (rappelons que l'argent n'ayant pas d'odeur, il n'y a aucune taxe qui soit «écologique», c'est du pipeau pour gogos), mais en plus, on va m'obliger à ce que ma voiture soit plus ci ou moins ça.

    Donc, je suis déjà bien content quand mon argent disparait purement et simplement et que je n'en entends plus parler. Ce n'est pas pleinement satisfaisant, mais c'est un moindre mal.

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