lundi, mars 10, 2008

Quand Le Monde, et ses lecteurs, découvrent le monde ...

J'ai été déçu par le journal Le Monde au point d'arrêter de l'acheter puis de moins en moins fréquenter son site internet.

Cependant, sa rédaction vient de prendre une initiative fort amusante : elle publie tous les jours deux chroniques extraites du site Breaking Views.

C'est piquant car ces chroniques sont à très forte tonalité anglo-saxonne, financière et libérale. Elles ne feraient pas tache dans le FT. Je ne pensais pas lire un jour un éloge des paradis fiscaux dans le pseudo-journal de référence.

Cela signifie a contrario qu'elles choquent dans Le Monde. Et les lecteurs n'ont pas tardé à monter sur leurs grands chevaux.

Je m'étonne du courage de la rédaction du Monde : il est bien connu qu'un lecteur attend de son journal qu'il le conforte dans ses opinions, non qu'il le dérange.

Une remarque : j'ai parcouru les commentaires des abonnés sur le site. Il est clair qu'il y a des lecteurs qui ne comprennent pas les articles. Cette incompréhension est sans doute due à la traduction inégale, mais aussi à une inculture économique patente : tant qu'on en reste aux diatribes contre le capitalisme prédateur, tout le monde suit ; dès qu'on entre dans le détail du fonctionnement de l'économie, les rangs s'éclaircissent.

2 commentaires:

  1. Cela vous étonne-t-il vraiment, Franck?
    Le problème est que, d'une part, essayer de comprendre de quoi il retourne amènerait nombre de ces bien pensants à revoir leurs positions si solides et sérieuses ; d'autre part, cela les forcerait à se "casser" les neurones pour essayer de comprendre toutes les subtilités de ce système... il est tellement plus confortable de ne pas réfléchir, de ne pas se poser de questions et d'accepter l'opinion commune : puisque tout le monde le dit, c'est que cela doit être vrai...
    Et puis, les discours réducteurs et faciles ne flattent-ils pas une vision égocentrique et bornée des choses? A mes yeux, il s'agit là d'une forme de populisme parfaitement détestable et nuisible...

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  2. scientifique et non économiste je dois reconnaitre que saisir les arcanes de l'économie et ses systèmes de pensée se mérite...
    quitte à choquer je dirai qu'il est aussi confortable de s'autopersuader qu'on est de gauche à 100%, alors que solidarité et partage des richesses ne sont pas forcement là où on veut traditionnellement les mettre.

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