vendredi, novembre 14, 2008

Etat : le pompier pyromane est au sommet de sa forme

Rappelons à ceux qui étaient partis en vacances sur la planète Mars que nous vivons actuellement une crise mondiale de l'endettement, avec son cortège de faillites bancaires et de créances pourries.

Que fait le gouvernement français ? Il fait du chantage aux banques pour qu'elles n'assainissent pas leurs bilans et qu'elles ne diminuent pas leurs risques (1) !

On reste interdit devant un tel comportement, c'est comme un pompier qui inciterait un grand brulé à s'asperger d'essence à coté d'un incendie, sous prétexte que ça fait plaisir au pompiste.

L'étonnement se mue en stupéfaction quand on constate de plus que ce mouvement rencontre l'approbation générale.

Ces situations me plongent dans un grand sentiment d'irréalité, j'ai l'impression d'être aussi déplacé en France qu'un Suédois chez les Papous ou qu'une drag queen au Vatican.

Rappelons à ceux qui pensent que, comme l'ivrogne cherche ses clés sous le réverbère parce que c'est là qu'il y a de la lumière, le gouvernement agit ainsi non pas parce que c'est approprié mais parce que c'est tout ce qu'il peut faire, qu'une autre politique est possible et souhaitable : s'attaquer à la hache aux gaspillages étatiques.

Dans une crise de l'endettement, chaque pouième, chaque petit gain, qui permet d'accélérer le désendettement est bienvenu.

Comme le signalent depuis quelque temps Vincent Bénard et JP Chevallier, la compétition entre Etats pour séduire les créanciers se durcit. A ce jeu, les effets de levier sont importants : qui gagne gagne beaucoup, qui perd perd beaucoup.

Plus que jamais, si l'Etat avait réellement le souci de l'économie française et du bien-être des Français, le désendettement serait sa priorité (2). Comme ce n'est pas le cas, on sait avec certitude quelles ne sont pas les priorités de nos dirigeants.

Avec un peu d'imagination, on peut même en déduire quelles sont leurs véritables priorités : faire les coqs à la télé et garder le pouvoir.

(1) : car c'est bien cela que signifie l'injonction faite aux banques de prêter à tort et à travers, pourvu que ça soit à des emprunteurs français, ménages ou entreprises.

C'est d'autant plus singulier que les bilans présentés par les principales banques françaises ces derniers trimestres ne se distinguent pas par leur clarté, ce qui laisse soupçonner qu'elles sont plus vulnérables qu'elles le disent.

(2) : les vieilles lunes keynésiennes ne sont que de pauvres alibis pour justifier l'addiction au gaspis.

2 commentaires:

  1. belle analyse... frappée au coin du bon sens.
    effectivement cela fit maintenant plus de 30 ans que seul le pouvoir importe à nos dirigeants.
    NS avait réussi à entrainer une ferveur populaire qui s'était traduite par une augmentation des adhésions à l'UMP. Le moins qu'on puisse dire c'est que le soufflé est retombé.
    J'en viens à me dire que le quinquenat est une énorme connerie un septennat non renouvelable aurait été bien plus bénéfique à notre pays car j'imagine mal nos politiciens nous faire le coup de Poutine en Russie. Quoique vu l'état du PS et la bêtise de SR qu'on s'apprête à élire à sa tête je me dis que les français ont les dirigeants qu'ils méritent...
    Mes enfants ont déjçà quitté le pays et je ne vais pas tarder à faire de même avec mon entreprise de 45 salariés.

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  2. J'ai l'impression que ce "droit opposable au crédit" dont a parlé Vincent Bénard sur son blog part toujours du même postulat keynésien (et donc erroné) de relance par la consommation. Comme on n'encourage pas à produire en France, cette consommation ira dans des importations (comme en 1981) qui grossiront une balance commerciale de plus en plus catastrophique. Mais arrivera le moment où il faudra rembourser les crédits : avec des salaires qui stagnent et des prélèvements qui augmentent, beaucoup de gens risquent de se retrouver sur la paille : le pompier aura allumé des incendies à côté de ceux qu'il cherchait à éteindre. 'est pour cela qu'il vaut mieux épargner que s'endetter.

    Plus prosaïquement, je suis en train de lire le livre de Pascal Salin, Français, n'ayez pas peur du libéralisme, et je me demande si les hommes politiques français sont vraiment cons et aveugles ou font exprès de l'être. Je pencherais pour la seconde option : ils sont super cons quand il s'agit de gouverner (si ce terme a encore un sens), ils oublient bizarrement de l'être quand il s'agit de profiter du système à l'instar des vieux décadents du Sénat qui ont tous refusé qu'on mette en place un âge légal de la retraite au Sénat.

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