Les PDGs des grosses boites françaises ont tous un énorme défaut qui justifie qu'on leur pique tout leur salaire et même plus : un terrible manque d'humour.
Ils se prennent vraiment très au sérieux et, comme disait un collègue à moi maintenant à la retraite, le sérieux est la qualité des incompétents. On dit de quelqu'un qu'il est sérieux par défaut, quand on n'a rien de plus positif à dire.
C'est normal, ce sont tous, à quelques rares exceptions près, des hauts fonctionnaires parachutés, que voulez vous qu'ils aient comme compétence d'entrepreneur ? Alors ils sont obligés de se réfugier dans les apparences, le sérieux, la gravité.
Steve Jobs ou Richard Branson peuvent se permettre quelques plaisanteries, malgré leur mauvais caractère, on sait qu'il y a de la substance derrière. Mais M. XXX, sorti de son ministère pour être parachuté à la tête de la banque YYY ou du groupe ZZZ, comment pourrait il se laisser aller à plaisanter alors que sa crédibilité et sa légitimité sont plus que fragiles ? (1)
Le manque d'humour révèle une absence de distanciation, de recul et de modestie assez terrifiant, tout à fait apte à conforter l'adage «La différence entre un polytechnicien (ou un énarque) et un train, c'est que le train s'arrête quand il déraille».
Pour retomber sur l'actualité, le manque d'humour aide à se prendre pour un surhomme, ce qui justifie tous les bonus. C'est anti-libéral car, pour les libéraux, il n'y a pas de surhommes.
Pour une fois, je dois concéder un bon point aux politiciens, ils ont en général plus d'humour. D'une part, ils sont plus doués en relations humaines ; d'autre part, ils sont toujours martelés par l'opposition, ce qui, même quand on a la grosse tête, oblige à prendre une certaine distance, à la différence des PDGs, qu'aucune opposition ne vient ramener sur terre pour contrepoids de la flatterie des courtisans (2).
(1) : quand j'entends nos PDGs expliquer que leurs salaires astronomiques résultent que la compétition mondiale sur le marché des PDGs, je me tape le cul par terre de rire : la plupart sont là où ils sont à cause de leurs accointances avec l'Etat français, c'est difficilement exportable ! Alors le marché mondial ...
(2) : je ne sais plus qui a répondu à Louis XIV qui lui demandait quel était le poison le plus dangereux : «L'encens, Sire, l'encens».
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Il est vrai qu'on connait peu de polytechniciens ou énarques qui par leur talent sont courtisés pour prendre de hautes fonctions dans les grands groupes internationaux hors ceux "français".
RépondreSupprimerSigne évident de les effets de clans avec les parachutages et copinages associés sont bien ancrés par nos contrées ...
"Pour les libéraux, il n'y a pas de surhommes." (Franck)
RépondreSupprimerGné ? Pour les libéraux (*), l'égalitarisme est une chimère, notamment parce que tous les hommes sont différents. Par conséquent, pour les libéraux, il existe aussi des surhommes (**).
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(*) Ce jeu est plus rigolo quand on est libéral que quand on est marxiste. Dans le second cas, il y a bien un manuel de référence, et Monsieur Marx a bien existé. Dans le second cas, il y a une pléthore d'ouvrages théoriques bien différents les uns des autres, et Monsieur Libéral n'existe pas. Chacun de nous peut donc s'amuser à refaire le dogme.
(**) A condition de ne pas en profiter pour envahir la Pologne quand on écoute du Wagner, bien entendu.
Ah non. Il n'y a pas de surhommes, c'est-à-dire d'hommes qui auraient pour l'éternité une intelligence supérieure, toujours raison, aucun compte à rendre au commun des mortels et cela, par exemple, en vertu d'un diplôme obtenu à 22ans.
RépondreSupprimerCe que vous dites est tout à fait compatible avec ce que je dis, Franck. Nous avons tous les deux raison, bien que nous ne soyons pas des surhommes.
RépondreSupprimer«bien que nous ne soyons pas des surhommes.»
RépondreSupprimerParlez pour vous.