C'est un petit énervement personnel : dès qu'une mesure déplaît à la bien-pensance, surtout si c'est une mesure visant à faire respecter la loi, donc affreusement répressive, l'évocation des «heures les plus sombres de notre histoire» surgit inévitablement.
Nous sommes même passés au stade supérieur : cet amalgame est tellement entré dans nos mœurs qu'il n'est plus besoin de l'expliciter, une simple allusion suffit à faire naître cette association.
Je pense que la démocratie est effectivement grosse de dictature, mais pas au sens où l'entend la bien-pensance (qui voit en Sarko un nouveau Franco) : nous sommes très près de la dictature des minorités, le droit de déplaire à une quelconque minorité (sauf les catholiques blancs hétérosexuels et imposables) réduit au silence toute originalité, c'est l'uniformité dans l'hétérogénéité (concept fort puissant !).
Cela explique également la quasi-disparition de l'humour (à part aux dépens des catholiques blancs hétérosexuels et imposables).
Ah, tous ces sauveurs du monde, ces concernés de la planète, ces presque-Justes (ils demanderaient tout de même aux Juifs avant de les sauver si ils sont sionistes) avec soixante-dix ans de retard, c'est d'un sérieux, d'un chiant et d'un pénible ... et, surtout d'un bête, mais d'un bête ...
Mais il n'est plus permis de se retirer sur son Aventin et de se moquer du la bêtise conformiste : c'est un crime de lèse-majesté.
Car on croit plus ou moins que c'est le peuple souverain qui gouverne. C'est totalement faux : ce qui gouverne, c'est cet épais et invincible conformisme de la classe dirigeante.
dimanche, mai 03, 2009
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