J'ai laissé passer quelque temps avant de donner mon avis sur les causes et circonstances(je ne me suis pas privé de donner mon avis sur ces incompétents de journalistes et les pitres genre Feldzer qui ferait bien mieux de s'occuper de son musée à l'abandon plutôt que de se faire mousser dans les medias) :
> il est probable que l'on ne saura jamais officiellement la vérité. Je soutenais la thèse inverse, que le BEA finirait par sortir quelque chose.
Mais une discussion animée, exemples à l'appui, avec quelqu'un de bien placé pour savoir m'a convaincu du contraire. J'ai entrepris un petit «surf» sur internet pour vérifier. Jamais le BEA n'a rendu une conclusion mettant en cause gravement la conception d'un Airbus.
Le patron du BEA depuis vingt ans, PL Arslanian, est le parfait exemple du fonctionnaire aux ordres. Ce n'est pas lui qui fera passer les impératifs de la vérité avant la raison d'Etat.
> cependant, il n'empêche qu'il suffit d'avoir des yeux pour lire et se faire quelques idées assez précises.
Airbus a sorti une consigne pour dire qu'en cas de doute sur l'attitude et la vitesse de l'avion, il fallait garder assiette et poussée. Cette consigne comporte deux informations pour qui sait lire :
1) il peut y avoir un doute sur l'attitude et la vitesse de l'avion. C'est une information absolument extraordinaire : ces systèmes sont redondés et comportent un circuit de secours censé être indépendant des deux autres. C'est donc tout à fait surprenant qu'Airbus émette l'hypothèse qu'il puisse y avoir un doute.
2) Airbus prend les pilotes pour des cons (en réalité, prépare l'opinion publique à à mettre l'accident sur le dos des pilotes). En effet, garder assiette et poussée est tellement élémentaire que le rappeler est à la limite de l'insulte. C'est comme dire à un automobiliste qu'il faut tourner le volant pour changer de direction.
Air France (qui n'est pas une compagnie particulièrement bonne sur les questions de sécurité) a éprouvé le besoin d'émettre un communiqué disant qu'elle allait accélérer le programme de remplacement des Pitots (les tubes qui mesurent la vitesse de l'avion). Dans sa concision, ce communiqué en dit long, les perspicaces ont la puce à l'oreille «Ah, tiens. Il y avait donc un programme de remplacement des Pitots en cours. Comme c'est intéressant ...»
Car si les Pitots ou la centrale dite ADIRU, qui gèrent les infos des Pitots, sont en botte, un scénario très plausible (en tout cas beaucoup plus que le foudroiement) vient à l'idée de n'importe quel pilote : suite à des infos erronées, la calculateur donne des ordres aberrants et l'avion commence à faire n'importe quoi (1). Dans ce cas, soit les pilotes en fonction ont le temps, le réflexe et la chance de tout débrancher, de se fier aux instruments de secours (en supposant qu'ils sont bons (2)) et de rétablir la situation.
Soit les pilotes n'ont pas le réflexe, ou pas le temps, ou pas la chance de récupérer l'avion et c'est fini.
Notons que si l'instrumentation d'attitude/vitesse de secours est en panne, c'est mortel de nuit. De jour, on peut encore tenter de se repérer avec l'horizon. De nuit, on peut être plein piqué ou sur le dos sans s'en rendre compte.
Voilà ce que peut donner un incident ADIRU qui finit bien : photos Quantas 72
Vous aurez plus d'explications à ce lien : AF447, le BEA n'aime pas les tubes Pitot.
Est-ce à dire que les Airbus sont de mauvais avions ? Non, mais ce sont des avions d'ingénieurs et de bureaucrates, pas des avions de pilotes, et c'est fondamentalement lié à leur condition d'avions multinationaux. Je me suis laissé dire que Typhoon rencontrait le même genre de problèmes.
Les Airbus sont très bien quand tout va bien. Quand ça va mal, mieux vaut être ... ailleurs.
(1) le cas est connu : cela s'est déjà produit sur le vol Quantas 72, justement suite à de fausses infos ADIRU. D'ailleurs l'accident de Perpignan, dont comme par hasard on n'a pas encore le rapport final, pourrait avoir été provoqué par quelque chose de ce genre.
(2) : un bulletin de service laisse supposer qu'il pourrait y avoir panne simultanée des trois systèmes.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire