Avec l'accident d'avion d'avant-hier, nous revoilà bassinés avec les horribles cellules psychologiques et les navrants «faire son deuil».
Cette expression, «faire son deuil», dans un contexte public, est d'un usage très récent, et pour cause : son emploi obsessionnel révèle une société qui a perdu ses repères.
«Faire son deuil» suppose un processus bien calibré, avec un début, une fin, et des étapes obligatoires (par exemple, le lynchage des boucs-émissaires lors d'un grand procès médiatisé, avec scènes d'hystérie des plaignants obligatoires) sans lesquelles il serait, prétend-on, «impossible de faire son deuil». Il y aurait quelque part une fabrique de deuils, qui en sortirait à la chaine et qui serait perturbée par certains manques.
Allons, ce sont de grosses calembredaines que seuls des crétins comme les journalistes peuvent prendre au sérieux : le deuil est une chose éminemment personnelle qui peut très bien ne pas avoir de fin, que chacun vit à sa manière. Et si l'on pouvait mettre la douleur intime dans une jolie petite boite avec une belle étiquette dessus, ça se saurait.
«Faire son deuil» essaie tout simplement de nier le violent traumatisme de la mort. C'est en cela que son emploi cent fois par jour révèle la perte de repères d'une société qui nie la mort.
Une fois que l'on a compris cela, il est facile de faire un sort aux «cellules psychologiques». Elles sont, comme leur nom l'indique, une tentative d'enfermement de la douleur. Mais pourquoi les autorités décident-elles à la place des affligés de la manière dont ils doivent vivre l'épreuve de la mort d'un proche ?
De plus, cette pratique est infantilisante : ce sont les enfants qu'on aide à supporter la douleur. Les adultes se débrouillent tout seuls, et si ils ont besoin d'aide, c'est à eux d'y faire appel, ou à leurs proches de leur conseiller d'y faire appel.
Vous comprenez mieux désormais mon dégoût des cellules psychologiques et autres «faire son deuil».
Nota : j'emprunte au blog Pélicastre Jouisseur la catégorie Défenestration Volontaire. Il entend par là que toutes les tendances éducatives et sociales (familles décomposées, licence sexuelle, mariage homosexuel, homoparentalité, éternelle jeunesse, multiculturalisme, immigrationnisme etc ...) qui tendent à se débarasser des valeurs et pratiques traditionnelles, sont une manière pour la société de se jeter par la fenêtre, en détruisant les barrières qui séparent les sociétés humaines du retour à l'animalité. Vous trouverez plus d'explications sur son excellent blog.
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Les cellules psy sont très utiles, elles rendent la guerre impossible
RépondreSupprimerdémonstration ici
CQFD