L'honneur de Frédric Mitterrand
J'ai me bien Philippe Bilger, il garde de sa carrière de magistrat une certaine rectitude :
«J'ai lu "La mauvaise vie" et j'ai d'emblée perçu ce qu'il y avait de nauséeux à la fois dans le récit et dans l'accueil complaisant qui lui était fait. Les critiques littéraires littéralement énamourées - je pense notamment à celle de Jean-Paul Enthoven [un des multiples amants de la présidente de la république]- qui ont célébré ce livre m'ont paru plus, dans leur excès, saluer le sulfureux que le talentueux, le transgressif que la qualité de l'écriture. Parfaite illustration de ce "copinage" culturel et médiatique qui sans cesse diffuse ses méfaits en égarant les esprits et en dénaturant les goûts. J'avais été étonné alors par l'absence de la moindre voix discordante comme s'il fallait - j'insiste sur l'obligation - porter aux nues Frédéric Mitterrand. Il y a des devoirs que le snobisme impose et qui apparemment peuvent durer.
[...]
Je ne me fais aucune illusion. En dépit de Benoît Hamon, Marine Le Pen servira de repoussoir et Christine Boutin, qui désapprouve aussi, de prétexte. L'UMP, décidément méconnaissable et progressiste en diable, est venue en renfort du ministre. Cette controverse qui n'est pourtant pas dérisoire va s'éteindre, étouffée par cette philosophie ironique et compréhensive, marque de l'identité de notre temps, qui postule qu' il n'y a rien de grave, rien d'interdit et que le gouvernement de la France a le droit de mêler qui il veut en son sein puisque le Pouvoir peut tout. S'il fallait une preuve pour justifier ce pessimisme, il suffirait de voir à quel point les "grands" médias ont été discrets - sauf au journal de France 2 - sur cette affaire et comme le Net, une fois de plus, a été décisif. Marianne 2, notamment, a souligné cette grave carence et pallié les manques. Gérald Andrieu, en expliquant l'indulgence à l'égard de Frédéric Mitterrand par le fait qu'il est "un membre éminent de la caste des mondains parisiens", fait preuve d'une pertinence qu'on souhaiterait davantage partagée.»
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On dit "Mitran", mais pas forcément "Frédric", cher Franck…
RépondreSupprimerJe note que l'on peut être procureur et ne pas avoir nécessairement un regard aiguisé. Il lui aura fallu cette minable affaire pour s'apercevoir que l'UMP est progressiste, comme l'a été en son temps le RPR.
RépondreSupprimerIl faudra bien un jour que tous ces messieurs se rendent compte qu'il n'y a pas en France de véritable parti conservateur, royalistes légitimistes mis à part.
«'on peut être procureur et ne pas avoir nécessairement un regard aiguisé. Il lui aura fallu cette minable affaire pour s'apercevoir que l'UMP est progressiste»
RépondreSupprimerJe pense qu'il s'en doutait depuis longtemps !