dimanche, novembre 29, 2009

«Climategate» : le silence (presque) assourdissant des medias français

La différence de traitement du «climategate» entre medias français et medias anglo-saxons me frappe.

Je me base sur mon sentiment, je n'ai pas fait d'études quantitatives, mais j'ai tout de même la très forte impression que les medias français ont été d'une discrétion de rosière sur le sujet (en plus d'une présentation franchement biaisée quand ils en parlaient).

En revanche, les medias anglo-saxons ont été beaucoup plus prolixes.

Comment expliquer cette différence ?

Evidemment, une raison qui saute aux yeux est que le journalisme français est d'un monolithisme effrayant. C'est l'empire du politiquement correct gauchiste, le conformisme de groupe et la police de la pensée y font régner la terreur intellectuelle (j'ai quelques témoignages à votre disposition).

Tout sceptique est un traitre qui doit être exécuté (Ah bon, le scepticisme fait partie des valeurs du journalisme comme de la science ? Ca doit être la partie qui est sautée en fin de programme dans écoles de journalistes françaises).

La deuxième raison à mon sens est que les Français adorent, au moins depuis Descartes, les grandes constructions intellectuelles abstraites. On ne rappellera pas le fabuleux destin du marxisme en France.

Le réchauffisme est typique de ces constructions : bases factuelles, néant ; délires intellectuels, gigantesques (ah, tous ces «sauveurs de planète» ...). On comprend donc que les journalistes hésitent, ici plus qu'ailleurs, à casser un jouet qui plaît tant.

2 commentaires:

  1. « (Ah bon, le scepticisme fait partie des valeurs du journalisme comme de la science ? Ca doit être la partie qui est sautée en fin de programme dans écoles de journalistes françaises) »

    Étant diplômé d'une école de journalisme, je confirme : lorsqu'a été abordée la question du réchauffement climatique (dans le cadre d'un magazine-école consacré à l'inutile, coûteux et fumeux « bilan-carbone »), nous devions partir du postulat que le réchauffement climatique d'origine anthropique est une réalité, et nous devions interviewer des gens qui y trouvent des « solutions ». Lorsque j'ai tenté de rappeler qu'il n'y avait pas consensus sur cette question parmi les scientifiques, j'ai eu la surprise de voir que la désapprobation venait moins des professeurs que des élèves, qui, tous, aujourd'hui, travaillent dans des rédactions nationales. Et je n'ai aucune raison de penser que les cas que j'ai côtoyés étaient isolés, pour ce que j'ai pu juger des élèves des autres écoles...

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  2. «j'ai eu la surprise de voir que la désapprobation venait moins des professeurs que des élèves, qui, tous, aujourd'hui, travaillent dans des rédactions nationales.»

    Le groupthink, mot forgé par Orwell, la pensée grégaire (ie l'absence de pensée, car on pense toujours seul) est une constante des groupes humains.

    Cette tendance est renforcée quand on croit œuvrer pour le bien et que le groupe n'a pas d'éthique du dissentiment, ce qui, aussi bizarre que cela puisse paraître, semble être le cas des groupes de journalistes (français, en tout cas).

    Vous auriez pu rappelé le mot de Walter Lippman : «Quand on pense tous la même chose, c'est qu'on ne pense pas.»

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