dimanche, novembre 29, 2009

Réchauffisme : quel rôle y joue l'inculture ?

Je suis les débats sur des fils scientifiques anglo-saxons à propos du «Climategate».

Comme toujours sur ce sujet, je suis frappé du parfum religieux qui s'en dégage.

Les réchauffistes (puisque c'est largement d'eux qu'émane l'esprit religieux et partisan) affirme qu'ils détiennent LA vérité, que «circulez, y a rien à voir» et que ceux qui posent des questions dérangeantes sont des affreux.

C'est une attitude radicalement anti-scientifique.

Nul ne devrait plus imperméable à l'esprit religieux en science que les scientifiques eux-mêmes. Ce phénomène m'intrigue.

J'envisage trois causes :

> l'atomisation de la science. Personne n'a plus de vision globale.

> le recul de la pratique religieuse traditionnelle. La nature humaine étant ce qu'elle est, on devient vulnérable à des pseudo-religions de substitution.

> le recul de la culture classique. La culture classique peut me semble-t-il protéger contre les engouements primaires comme le réchauffisme. J'émets cette hypothèse parce que les plus véhéments me semblent les jeunes. Certes, on peut invoquer le manque de maturité, mais je me demande si le déclin de la culture classique n'a pas aussi un rôle.

Je manifesterai ma reconnaissance éternelle à l'épistémologue sociologue qui aurait enquêté ou enquêterait sur ces hypothèses.

4 commentaires:

  1. Une raison plus simple de la part des jeunes : ils sont embrigadés depuis qu'ils sont tout petits. Je n'irai pas jusqu'à faire l'analogie avec les mouvements totalitaires, mais à l'école, à la télévision, dans les journaux pour enfant, dans Super Picsou Géant même, on m'a toujours dit que l'écologie c'est bien.

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  2. Peut-être la nécessité de tenir là enfin une cause à défendre, contre vents et marées, qui permet à tous de se sentir "concernés" et qui est à la portée de chacun (pas trop compliqué de voir la pollution réelle, nombreuses images délivrées par les films catastrophes).

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  3. Les raisons invoquées par Naar et Lolik sont évidemment pertinentes, car endoctrinement et besoin de se sentir exister ont toujours été l'apanage des âmes faibles ou maléables.
    J'en vois cependant une autre qui me semble peut-être plus pertinente, car plus symptomatique de l'état d'esprit de cette génération.
    Sans jamais avoir pu me faire une idée précise des raisons profondes qui ont poussé un grand nombre de d'adultes à priori responsables à adhérer aux thèses de l'enfant roi, ni comprendre les motivations des zélotes de cette nouvelle religion, force est de constater qu'entre les droits de l'enfant et l'enfant au centre du savoir, maître de sa construction, nous avons "enfanté" plusieurs générations dotées de pouvoirs extraordinaires sans devoirs aucuns, insatisfaits par essence et pour tout dire très peu désireux de passer à l'âge adulte, bénéficiant en tant qu'enfants ou adolescents (très attardés pour certains) du statut si valorisant de victimes autant que de rois.
    Or, contrairement à l'image benoite qu'il est de bon ton de véhiculer aujourd'hui, l'enfant se contruit et se révèle dans l'apprentissage du pouvoir très tôt, et nos nouvelles têtes blondes (si délicieusement politiquement incorrect) sont passés maîtres dans cet art.
    Il suffit pour s'en convaincre de regarder autour de soi, pour comprendre que les nouveaux tyrans domestiques ne sont pas les adultes dépassés et dépossédés de leur autorité.
    Tout ça pour dire qu'ayant compris pour nombre d'entre eux qu'ils détenaient un pouvoir, ils se font fort de l'exercer. Mais tyranniser le foyer familial et les profs est finalement d'un banal...
    Qu'à celà ne tienne! Ils ont enfin l'arme absolue de la culpabilité générationnelle, largement inaugurée, il faut bien leur reconnaître ça, par nos édiles médiatiques, qui loin de leurs terres d'élection mais tout près du micro se répendent en complaintes sur l'irresponsabilité du gouvernement de faire payer à nos enfants et petits enfants nos errements, lors qu'eux-mêmes creusent à l'envie les futurs déficits locaux.
    Il suffit pour s'en convaincre de regarder ces leaders d'opinion que sont les publicitaires (c'est l'enfant qui désormais montre la voie et fustige ces parents décidément trop dépassés quand ils ne sont pas criminels, comme ce père qui tue des baleines au lieu de se laver les dents...), ou écouter le détail des arguments de nos élites responsables qui dorénavant ne s'encombrent plus de faux semblants.
    Je rappelle à ce titre cette savoureuse remarque de la député "anti-fessée" Edwige Antier: "Je suis même favorable à l'interdiction de la fessée dans la loi. Ce serait un excellent message envoyé aux enfants."
    Tout un symbole, non?

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  4. Un élément de réflexion quant à ta recherche épistémologique.
    Il me semble que le sens même du langage et des mots est en train de disparaitre.
    La culture dite générale, celle qui permetait de raisonner, s'appuyait sur la notion de concept et de logique. Elle forçait parfois à progresser par approximations succéssives, propres finalement à retracer le parcours des idées forces de notre civilisation, tant scientifique que technique, philosophique qu'historique ou géographique, dans tous les sens de ces termes.
    En un sens, la décadence de ce mode d'enseignement date probablement de l'émergence de la littérature comme concurrente ou suppléante de la philosophie.
    Comprendre un mot, ou tout du moins chercher à le faire, c'est en partie s'approprier (au sens de faire sien) l'aventure humaine qui y est attachée, et avec elle sa relation au monde.
    L'ignorant entre en religion pour s'assurer le définitif du savoir qu'il ne peut et ne veut entreprendre. C'est le choix du moindre effort, symptomatique d'une société qui troque l'aveu de faiblesse contre l'assurance d'un sort partagé (bon ou mauvais) mais avant tout égalitaire. On se rassure comme on peut.
    Je suis certain que nombreux sont ceux qui sentent confusément qu'il y a "un loup"... mais à quoi bon aller à l'encontre du consensus mou proposé? C'est un peu comme un paradoxe ayant pour source la destruction créatrice, pervertie par une idéologie égalitaire. Toute cause est bonne si elle remet en cause un ordre dit établi, car sa destruction libèrera des ressources que la collectivité égalitaire pourra s'approprier. Le contraire de toute civilisation en somme, l'entropie comme vecteur de l'égalitarisme social.

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