Les rapports sur la drogue en France, et plus généralement en occident, sont terrifiants, mais pas étonnants.
J'y vois la conjonction de plusieurs phénomènes profonds, psychologiques, sociaux et économiques :
> les enfants ne sont plus éduqués, au sens le plus psychologique de l'éducation, c'est-à-dire apprendre à accepter les frustrations d'une vie qui se termine par la mort. Aujourd'hui, les enfants sont traités par leurs parents comme le centre du monde, ce qui est un mensonge éhonté (attitude qui n'empêche pas les parents de dénier à leurs enfants des choses élémentaires, comme une famille stable). Il est compréhensible que lorsqu'ils découvrent à l'adolescence qu'on leur a menti et qu'ils ne sont pas du tout des petits maîtres tout-puissants, ça leur fasse un choc au point que beaucoup se droguent.
> la société est de plus en plus déstructurée, encadrant de moins en moins explicitement les individus (les barrières implicites, comme celles du politiquement correct, sont stressantes car floues), les soumet à de fortes incertitudes, déstabilisantes pour les esprits mal armés. Et, comme d'autre part, cette lacune d'encadrement facilite l'usage de drogues, la boucle est bouclée.
> enfin, il y a l'aspect économique : la drogue rapporte une fortune, fait même vivre des quartiers entiers avec la complaisance de des Etats qui croient ainsi acheter la «paix sociale» (ce qui est un véritable manquement à leurs devoirs - c'est pourtant la politique menée à La Courneuve ou à Kaboul). Il est donc bien humain que des individus mettent leur ingéniosité et leur absence de scrupules à organiser ce trafic.
Comme la dénatalité ou notre misère artistique, la drogue est un symptome de notre décadence.
vendredi, février 05, 2010
Cannabis et héroïne banalisés, cocaïne en hausse
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Hors classification légale, le cannabis ou la cocaïne ne sont pas davantage des drogues que l'alcool...
RépondreSupprimerEn quoi fumer des pétards est-il plus décadent qu'être alcoolique ?
Au sujets des "drogues", nos gouvernants sont les dernières personnes à écouter, mieux vaut oublier leurs classifications (genre cannabis = drogue dure).
Un professeur de médecine m'a dit que la cause du déclin de la chine impériale était l'opium et du déclin de la civilisation arabe à la renaissance le cannabis.
RépondreSupprimerD’ accord avec votre billet, Franck.
RépondreSupprimerLes phénomènes conjugués ( psychologiques, sociaux et économiques ) que vous décrivez s’ éclairent particulièrement à la lumière de Tocqueville et de René Girard.
La banalisation de l’ usage de la drogue s’ inscrit également dans le droit fil de l’ égalisation des conditions et ce par le bas.
Longtemps en raison de son coût élevé la consommation des drogues dures était l’ apanage quasi exclusif d’ une certaine élite ( milieu de la politique, des médias, du rock ,de la mode,etc,...).
Les prix baissant, c’ est aussi par envie mimétique avec cette dernière que les enfants de l’ homme démocratique en sont arrivés à envier puis à adopter le pire de ce mode de vie.
Ajoutons que, dans la haute société, il y avait une pression sociale, pour «sauver les apparences», qui maintenait le phénomène dans certaines bornes.
RépondreSupprimerMouais, il y a toujours eu de la drogue. Qu’est ce qu’on s’envoyait comme alcool dans le temps, y a qu’a relire Zola.
RépondreSupprimerA mon avis l’Etat devrait autoriser le commerce des drogues et le taxer de la façon la plus lucrative.
C'est celââ, oui ...
RépondreSupprimerIl faut autoriser ce que l’on ne peut pas interdire.
RépondreSupprimerLe trafic de drogue est devenu une plaie internationale. Il déstabilise de nombreux états comme le Mexique et finance des guerres comme en Afghanistan. Poursuivre les trafiquants ne sert à rien, il y en a toujours d’autres pour prendre la place.
Une légalisation augmenterait sans doute la consommation mais elle serait moins dangereuse car les produits seraient plus contrôlés et les gens mieux renseignés. Ce serait une source de financement importante pour les états et diminuerait fortement la délinquance.
Alors oui il y aurait encore des gens qui se détruiraient mais après tout c’est leur affaire. Et puis c’est un compromis, c’est choisir le moins mauvais des maux. Un monde parfait ça ne peut pas exister mon cher Franck ! On est dans une sorte de chaos permanent de destruction créative. Rien n’est sacré, rien n’est acquis : l’immobilisme c’est la mort, l’évolution une obligation (comme dans la nature). On ne peut pas contrôler notre avenir.
Frank, tu es un immense sociologue, un génial économiste et un fin psychologue. Il est vrai que quelqu'un qui prend au sérieux un journaliste de la pointure de Jean Robin ne peut être lui-même qu'une pointure.
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RépondreSupprimerIl est compréhensible qu'ils découvrent à l'adolescence qu'ils ont menti et ne sont pas tout-puissant, les petits employeurs qui ont un impact sur le point que beaucoup sont accros au
RépondreSupprimerviagra online