mardi, juin 15, 2010

Tous gaullistes ?

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous, mais je commence à en avoir vraiment ras-le-bol du bal des faux-culs commémorant l'appel du 18 juin.

La gauche qui nous explique déjà depuis longtemps que la Résistance, c'est beaucoup les communistes et un peu les socialistes (et personne d'autre), ne semble pas loin, tant qu'elle est dans les conneries, d'ajouter, à moins que ça ne soit déjà fait (je ne suis pas pas les délires de ces gens au jour le jour), que la Résistance était essentiellement composée de femmes, d'enfants, d'immigrés, de noirs et d'arabes. Je vous fiche mon billet qu'on ne va pas tarder à nous raconter que De Gaulle est allé à Londres pour défendre les valeurs-de-la-république !

Quant à la droite, j'attends avec curiosité qu'elle m'explique en quoi la réintégration de L'OTAN, la guerre en Afghanistan, la chienlit budgétaire et l'Euro sont des décisions fidèles au gaullisme.

Regardons la réalité en face : dans notre société bisousounours maternaliste, le connétable De Gaulle serait trainé devant les tribunaux en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, par le MRAP, SOS Racisme et tout le marigot bien-pensant, il serait insulté et glavioté, Act Up s'en mêlerait et organiserait des kiss-in anti-De Gaulle, les journalistes et les politciens prendraient leurs sales trognes de bien-pensants horrifiés par tant d'horreurs (le gaullisme, pas le kiss-in). Et encore, c'est la version optimiste. La version pessimiste, c'est que De Gaulle serait enfermé chez les fous avant d'avoir pu atteindre le micro de Radio France Berry Sud.

Soyez intelligents, faites un bon geste : débranchez la radio et la télévision, lisez L'Appel du 18 juin de François Delpla, si vous avez l'âme historienne ou Le retour du Général, de Benoît Duteurtre si vous avez l'âme poétique. Ou encore, Les mémoires de guerre.

2 commentaires:

  1. surtout ne suivez pas le conseil de Franck, il se heurte au principe de réalité ! Car le François Delpla en question est, pour une fois, fort invité dans les médias et y fait progresser l'idée de base qui se dégage de ses recherches : l'armistice était fatal... à l'état de guerre, ou presque. La France se devait de continuer la lutte tant que l'Angleterre la continuait, ne serait-ce que parce que son abandon fragilisait considérablement le gouvernement Churchill.

    De Gaulle et ce dernier sont plus grands encore qu'on ne l'a dit... et cela commence enfin à se savoir.

    Les précédentes commémorations avaient le défaut de présenter leur attitude comme rationnelle et découlant d'un meilleur calcul que celui de Pétain. Ce n'est pas entièrement faux mais à coup sûr très incomplet. Il y a aussi une dimension irrationnelle, assez symétrique de celle qui sous-tend (à côté, également, de beaucoup de rationalité) l'attitude hitlérienne.

    Le moustachu se croit mandaté par la Providence pour effacer 2000 ans de christianisme au profit d'une saine barbarie, il prend des risques bien calculés mais des risques quand même et jusqu'en mai 40 un "sans faute" conforte sa foi.

    Churchill et de Gaulle, eux, ont foi dans leur nation : elle ne peut finir comme ça, sous la botte d'un ennemi aussi déclaré même s'il joue volontiers de la flûte entre deux coups (la France), ou en se faisant embaucher dans l'orchestre d'une domination "aryenne" (l'Angleterre). Ils pensent eux aussi, à leur manière, que la Providence ne peut pas les abandonner en aussi fâcheuse posture.

    Et si cela échoue, tant pis, la mort vaut mieux que ce cauchemar.

    Cf. le mot de Churchill à propos de Pearl Harbor : "Enfin j'ai su que nous allions vivre".

    Arrêtons de raconter cette histoire en connaissant la fin (Hitler submergé par la "force mécanique" américaine), mesurons les incertitudes de juin 40 et constatons qu'il y a, dans le monde entier, la foule des réalistes qui se couchent devant le triomphe allemand et la poignée des Ulysse qui s'attachent au mât pour ne pas céder aux sirènes.

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  2. Toute politique a sa part d'irrationalité, d'indécidable, de pari.

    Ce qui fait qu'on tombe d'un coté ou de l'autre du pari m'est difficilement compréhensible.

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