samedi, juillet 10, 2010

Les lions et les renards

Marc de Scitivaux sur BFM reprenait ce matin l'image des lions et des renards.

Les politiciens sont de deux espèces : les lions et les renards.

En temps ordinaires, les renards, habiles à flatter le peuple, condamnent les lions à l'obscurité. Si il le faut, ils s'allient pour repousser un lion menaçant.

Cependant, la ruse même des renards nous met en grand péril : la première des habiletés pour flatter le peuple consiste à s'abstenir de lui demander des efforts, à repousser les problèmes devant soi pour les laisser à son successeur. Jusqu'au moment où, d'habileté en habileté, les problèmes accumulés sont devenus une montagne infranchissable.

Nous en sommes là : la catastrophe qui se profile à l'horizon est le résultat de quarante ans de petites habiletés et de grosses ficelles. Sarkozy, Aubry et Royal sont aussi des renards.

Vient alors soudainement le temps des lions, qui bousculent les renards et remettent de l'ordre : les Napoléon, Clemenceau, De Gaulle, Churchill. Mais jusqu'à la catastrophe, jusqu'à ce qu'il soit trop tard,les renards font tout pour empêcher un lion d'émerger.

C'est pourquoi, bien que la catastrophe approche, je ne peux pas vous dire qui sera le lion, juste que, nécessité faisant loi, il y en aura un. Je connais déjà deux de ses caractéristiques : il sera inattendu et il sera rude (ce qui signifie, traduit en langage de 2010, qu'il ne sera pas «politiquement correct»).

Guettons les reflets de la crinière dans l'ombre.

Par jeu, bien que, en principe, il soit une surprise, j'ai tenté de deviner qui pourrait être ce lion. J'ai pensé à Jean-Pierre Chevènement et Alain Madelin, mais ils me semblent trop proches du système. J'ai une préférence pour les vieux : à contre-courant du jeunisme ambiant, je pense que les peuples avancent quand ils ont le patriache à leur tête, comme Moïse.

Vous pouvez vous aussi participer à ce jeu.

10 commentaires:

  1. En tout cas, une chose est sûre : ce ne sera pas Dominique de Villepin !

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  2. Je n'ai pas de nom à proposer : je suis nul au jeu des pronostics.

    Je veux simplemnt dire qu'en effet, ce ne sera pas Villepin, et que c'est tant mieux.

    Sur le fond, j'appelle de mes voeux l'apparition très rapide de ce lion-là.

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  3. C'est sûr que Villepin est un exalté, n'y pensons même pas. On se demande comment un olibrius de ce calibre a pu être Premier ministre dans un grand pays. Chevènement a les idées générales partagées par pratiquement tout le monde à gauche, à droite et ailleurs, sur "la crise du capitalisme financier" et la "déréglementation néolibérale mise en oeuvre dans le monde anglo-saxon d'abord par Thatcher et M. Reagan", etc. (discours "La France à la reconquête de son destin", sur son blog). Donc les idées de Chevènement sur ce chapitre sont celles de Juppé, de Chirac, de Sarkozy, de Martine Aubry, de François Hollande, de qui on voudra. Sur certaines questions sociales, Chevènement est peut-être moins irresponsable que d'autres, c'est à voir. Mais enfin c'est le "républicain" type, qui dit : "Depuis 1789, l'identité de la France se définit comme une identité républicaine" : tiens donc, c'est qu'on apprend à l'ENA ? La République n'est vraiment établie que depuis 1875 (sur ce genre de républicanisme, voir Philippe Némo, Les Deux républiques françaises, 2008). Donc on est dans le mythe, les coups de menton volontaires. Bref, rapidement dit, Chevènement, je ne le sens pas.

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  4. Je suis plus intéressé par qui vous sentez.

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  5. En l'état, personne! Le fruit n'est pas encore assez mûr...
    En tout état de cause, aucun de ceux cités jusqu'ici!

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  6. De Villepin est comme ses petits copains de l'UMPS : à l'image du nom de son parti (République solidaire), il propose une nouvelle variante de socialisme pour régler les problèmes du pays. N'oublions pas qu'en 2006, il s'est couché devant des merdeux qui n'avaient pas le droit de voter. Et dire que ce type se propose de devenir un sauveur.

    @Frank : vous voulez un vieux. Je vous propose Claude Reichman pour être le prochain lion.

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  7. Et pourquoi pas Robert Badinter ?

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  8. Vous plaisantez, j'espère ?

    Robert Badinter et son épouse ont été en première ligne de ces salauds qui ont promu les idées qui nous ont mis dans la merde.

    Je vous rappelle ma citation d'Einstein favorite : il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre.

    Si le terme «salauds» vous paraît excessif pour les Badinter, comment appelez vous les intellectuels qui se tiennent bien à l'abri des conséquences des idées qu'ils promeuvent ? A mes yeux, un Badinter n'est pas très différent d'un Sartre.

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  9. Xavier Lemoine a une belle crinière.

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  10. Aznar mérite d'être cité, même si espagnol: ainsi encore récemment avec signature pour Israël qui rappelle quelques vérités crues

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