mardi, août 03, 2010

Commerce libre et immigration limitée

Pour justifier l'immigrationnisme, auquel je m'oppose farouchement, on m'a souvent répondu «Toi qui es libéral, tu es pour la libre circulation des biens, donc tu dois être pour celle des personnes : un objet ne doit pas avoir plus de droit qu'une personne».

A cela, je répliquais d'une part que cette leçon de libéralisme venant de gens en général pas du tout libéraux m'était suspecte et que, d'autre part, faire une équivalence entre un bien et une personne me paraissait un sophisme, un objet n'a pas de droits. Mais, je n'avais pas réfléchi à la question plus avant.

Mais internet, spécialement LHC (béni soit son nom) et à Roro, est une merveille, j'ai trouvé ce texte :

Pour le libre échange et une immigration limitée

Le concept fondamental est celui d'invitation.

Pour qu'un bien circule, il faut qu'il soit invité dans le pays hôte. Celui qui invite un bien dans le pays hôte, c'est l'acheteur. C'est cela qui rend le libre échange des biens supportable : les biens ne débarquent pas chez vous contre votre volonté, vous les avez invités. Vous ne voyez pas, par exemple, les Chinois venir déverser leurs déchets en France.

Inversement, l'immigration de peuplement (c'est-à-dire la colonisation) que nous subissons, personne ne l'a invitée. Certains politiciens ont laissé faire pour se constituer un prolétariat de substitution, des industriels en ont profité, mais jamais, au grand jamais, le peuple français, seul légitime, n'a décidé d'inviter les immigrés. C'est si vrai que les politiciens ont toujours fait très attention de ne pas lui demander son avis, car ils connaissaient d'avance la réponse, négative.

L'auteur préconise donc une mesure que je propose d'imposer aux connards de RESF : si quelqu'un veut inviter un étranger chez lui, qu'il le fasse, mais à ses frais, que l'étranger ne bénéficie d'aucun système collectiviste et que l'invitant réponde de ses actes ad vitam eternam ou jusqu'à naturalisation (1).

On remarquera que cette idée d'immigration invitée s'oppose au droit du sol. En effet, un étranger ne peut acquérir la citoyenneté qu'en étant délié de la nécessité d'être invité, c'est-à-dire en ayant acquis une légitimité dans le pays d'accueil, par le travail etla propriété. L'auteur va même plus loin en écrivant que le droit du sol est une trahison par l'Etat de son devoir fondamental de protection de ses citoyens.


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(1) : j'imagine la tête des bien-pensants «sanspapiéristes» si toute la misère du monde venait camper chez eux et à leurs frais, pas en bas dans la rue, espace public, mais bien chez eux, dans leur espace privé ! Emmanuelle Béart avec le méchoui sur ses tapis précieux ! Comme d'habitude, la gauche finance sa générosité sur le dos des citoyens qui n'en peuvent mais.

16 commentaires:

  1. «Toi qui es libéral, tu es pour la libre circulation des biens, donc tu dois être pour celle des personnes : un objet ne doit pas avoir plus de droit qu'une personne».

    Il suffisait de répondre le fameux slogan : "L'homme n'est pas une marchandise !".
    Hu ! Hu !

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  2. Beaucoup d'étrangers ont été invités à travailler ( et non à s'implanter) parce que des français de souche ne voulaient pas faire des tâches dites ingrates.

    Certes, cela arrange un nombre non négligeables d'employeurs ( travail au noir, conditions de travail etc.) mais cela ne suffit pas pour les montrer du doigt. Le peuple en a toujours une responsabilité partagée.

    Par exemple, j'aimerais connaître le nombre de personnes ayant changé de restaurant grill suite au scandale sur les travailleurs sans-papiers. Un des premiers actes citoyen serait simplement de ne plus y mettre les pieds.

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  3. Il va de soi que la libre circulation des biens et celle des personnes n'a aucun rapport.

    Si vous importez un plein bateau de tracteurs, il y a très peu de chances qu'arrivés à destination, la moitié de vos tracteurs se mettent à grimper sur l'autre moitié, et à leur faire plein de petits tracteurs.

    Voilà qui devrait suffire à clore la discussion.

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  4. « des français de souche ne voulaient pas faire des tâches dites ingrates »

    Ce n'aurait pas été possible s'il était indispensable d'avoir un emploi pour vivre, ce qui n'est pas le cas avec l'État-"Providence".

    Ensuite, le regroupement familial, qui dure depuis... 35 ans, ne correspond à aucun besoin de main d'œuvre. La preuve : le taux de chômage est deux fois supérieur chez les étrangers en situation régulière que chez les Français (immigrés naturalisés compris).

    Quant aux clandestins (et non « sans-papiers »...), s'il est vrai qu'ils occupent des emplois sous-payés, cela ne marche plus une fois qu'ils sont régularisés. Ils sont alors remplacés dans ces emplois par d'autres clandestins.

    Là non plus, l'immigration libre n'est pas une solution valable.

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  5. J'avais arrêté de commenter car l'identification était requise, sans m'apercevoir que depuis un certain temps, elle ne l'était plus. Me revoilà donc.

    J'avais juste une remarque, concernant la mise sur le même plan des marchandises et des hommes, relative à l'immigration ou l'importation.
    Selon moi, l'erreur de logique se situe ailleurs encore : ce ne sont pas des biens qui ont des droits, mais les hommes les vendant et les achetant. Cette remarque rejoint la vôtre à propos de l'invitation nécessaire, mais elle est, en fait, à son origine. C'est bien parce que les droits d'importer sont liés aux hommes et non aux biens que la notion d'invitation peut être pertinente.
    Bonne journée.

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  6. juste un petit complement sur emmanuel beart, elle ne vit pas en france mais en belgique, ben oui on y paye moins d impot la bas, mais par contre elle ouvre toujours sa grande gueule en france, c est ca la gauche, faites ce que je dis pas ce que je fais

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  7. La notion d'invitation est en vigueur aux Etats-Unis. L'une des principales façons d'obtenir le droit à l'immigration est d'être parrainé par un résident.

    Naturellement, cela ne suffit pas et c'est normal. Le pays n'appartient pas à une personne. Il est convenable que les autres, par l'intermédiaire de l'Etat, aient un droit de regard.

    Si vous habitez un appartement en colocation, vous allez demander l'autorisation des autres avant d'inviter quelqu'un. C'est pareil.

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  8. Obsédé Textuelaoût 04, 2010

    "j'imagine la tête des bien-pensants «sanspapiéristes» si toute la misère du monde venait camper chez eux et à leurs frais"

    Ce sera la meilleure solution pour faire coup double.
    - le reflux de l'immigration
    - la destruction de ces associations immigrationnistes.

    Et le tout sans violence...
    Elle est pas belle la vie !

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  9. La libre circulation des personnes est incompatible avec des droits sociaux universels (financés par l'impôt, accessibles à tous), par opposition à des droits sociaux assurantiels (financés par des cotisations, accessibles aux cotisants). Tout régime socialiste, comme celui dans lequel nous vivons (dépenses publiques représentant plus de la moitié du PIB) implique la fermeture des frontières. Prôner la régularisation de tous les immigrants clandestins tout en refusant la libéralisation des assurances sociales et le respect du droit de propriété, c'est vouloir concilier l'inconciliable, sauf à précipiter une faillite déjà annoncée.

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  10. C'est l'évidence, Libertas.

    Mais, à l'inverse, il ne suffit pas, comme le prétendent bon nombre de libéraux, de privatiser intégralement l'assurance sociale et l'économie, voire l'Etat, pour rendre l'immigration illimitée bienfaisante et inoffensive.

    Un pays n'est pas uniquement défini par les relations commerciales que ses habitants entretiennent les uns avec les autres. Il ne suffit pas de signer un ordre de prélèvement bancaire à un assureur pour devenir français (ou russe, ou indonésien, ou papou).

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  11. "elle ouvre toujours sa grande gueule en france"

    Il y a deux cas où ce n'est pas le cas :
    - pendant les grandes vacances, tout le monde patauge au bord de la plage : ses cris de vierge effarouchée n'intéressent personne
    - quand ce sont des nervis de la CGT qui éclatent du clandestin à coups de lacrymo et de batte de base ball.

    "des industriels en ont profité"

    Sans oublier les négriers qui se font des c**** en or sur le dos des clandestins et dont les crevures droitsdelhommistes sont les complices avérés. Visiblement, les négriers sont des gens fréquentables au contraire des policiers fachiSStes français.

    La notion d'invitation est en vigueur aux Etats-Unis.

    Tout à fait. Si je ne me trompe pas, quand vous vous rendez là bas, outre votre assurance, on vous demande le nom et l'adresse de celui ou ceux qui lesquels vous allez résider. Et juste avant votre départ, on vous contacte pour s'assurer que avez bien fait vos valises. Cette procédure est normalement également en vigueur en Australie.

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  12. "Mais, à l'inverse, il ne suffit pas, comme le prétendent bon nombre de libéraux, de privatiser intégralement l'assurance sociale et l'économie, voire l'Etat, pour rendre l'immigration illimitée bienfaisante et inoffensive" (Robert)

    Je crois que l'argument libéral n'est pas tant que la libéralisation d'un pays rendrait "l'immigration illimitée bienfaisante et inoffensive", que le fait que cette libéralisation limiterait, justement, cette immigration, la régulerait naturellement.

    (Dans le cas de la France en 2010, le problème est bien sûr plus complexe, vu la masse allogène déjà présente.)

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  13. Mon argument, Gil, est que de nombreux libéraux sont totalement aveugles au fait que l'immigration n'a pas simplement (ni même principalement) des conséquences économiques, mais des conséquences identitaires, culturelles, de sécurité et de souveraineté nationale.

    Et que ces critères sont prioritaires par rapport aux critères économiques.

    Il vaut mieux être libre, indépendant et pauvre, qu'asservi, conquis et riche. C'est un jugement de valeur ; c'est un choix politique.

    Et cette liberté, et cette indépendance, n'ont de sens que collectives. Vous ne pouvez pas être libre et indépendant de façon uniquement individuelle.

    Voilà ce qui est totalement absent de l'écran radar de nombreux libéraux, qui bénéficient des avantages de la nation (ou même de plusieurs, genre Guy Sorman), sans pour autant les reconnaître et en tirer les conséquences.

    Ils sont comme ces gauchistes beaux parleurs, qui font des phrases bien troussées et parfaitement écrites pour nous expliquer que la culture bourgeoise est fasciste, que la grammaire est phallocrate, que l'orthographe n'a aucune importance, et que l'héritage de la civilisation occidentale est un fardeau insupportable.

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  14. « Il vaut mieux être libre, indépendant et pauvre, qu'asservi, conquis et riche. C'est un jugement de valeur ; c'est un choix politique. »

    C'est d'ailleurs ce que dit Hoppe, un libéral, à la page 4 de son étude (dans la version anglaise) :

    « [E]ven if it were the case that one’s real income would rise as a result of immigration, it does not follow that immigration must be considered “good,” for material wealth is not the only thing that counts. Rather, what constitutes “welfare” and “wealth” is subjective, and one might prefer lower material living standards and a greater distance from certain other people over higher material living standards and a smaller distance. »

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  15. Hahaha, merci Criticus.

    J'ajouterais que la conséquence de cela est de pulvériser l'utopie anarcho-libérale. Vous savez, ces gens qui vous expliquent que les routes peuvent (et donc doivent) être privées, parce que le propriétaire de la route peut décider qui doit passer devant chez lui, que ça ne pose aucun problème, que vous paierez 1 462 péages à autant de propriétaires en allant de Paris à Beauvais (ou pas), etc.

    Car il est évident qu'un système de valeurs a pour caractéristique d'être collectif. Une société composé d'individus obéissant chacun à un système de valeurs différent serait invivable (ça vous rappelle quelque chose ?). D'ailleurs, un système de valeurs n'a de sens que s'il est partagé. Un système de valeurs individuel, c'est une contradiction dans les termes.

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  16. Mais je suis entièrement d'accord avec vous, Robert. Mais vous parlez là des nécessités (identitaires, collectives, culturelles) dues aux conséquences d'une immigration de masse, qui est un fait accompli dans notre pays, plus que des causes.

    Je voulais juste vous faire remarquer que l'argument d'une libéralisation (je ne parle pas d'une privatisation totale de type anarcap') s'attaque aux causes de l'immigration de masse, pas aux conséquences, et qu'elle n'est pas négligeable (et pas contradictoire avec vos positions).

    Maintenant, que la position de ma petite personne soit claire : tout cela n'est évidemment pas suffisant, je le répète, vu la masse d'étrangers déjà bien implantée en France, les bientôt 2 milliards d'Africains qui vont prochainement frapper à notre porte, et aussi la facilité que cette masse déjà présente va offrir à l'installation de ces nouveaux candidats, privatisation des assurances ou pas.

    Un truc, encore : je ne crois pas qu'il y ait réellement besoin de hiérarchiser les apects économiques et culturels. L'économie libérale fait partie de notre culture bien comprise, et cette culture bien comprise nous fera défendre cette économie, même contre elle-même.

    C'est à mon avis ce que n'ont pas compris les libéraux/libertariens dont vous parlez si bien : que nous sommes passés au-delà d'un point de non-retour, dans lequel les questions purement juridico-économiques ne suffisent plus à régler le problème. Et là je vous rejoins complètement.

    Mais c'est dû à la situation actuelle, qui fait que les conséquences d'une immigration massive ne sont plus un fantasme, mais une réalité concrète, et qu'elles sont aussi importantes à traiter que les causes.

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