lundi, août 02, 2010

La pauvreté cause-t-elle la délinquance ? Un point de vue simplement humain

La bien pensance, de gauche, mais également de droite, nous explique que la délinquance est causée par la pauvreté et le chômage.

Cette explication m'a toujours paru hautement suspecte concernant nos pays occidentaux : quand on sait les dizaines de milliards d'€ déversés sur la politique dite de la ville depuis des décennies alors que la délinquance augmentait simultanément, on est fondé à douter.

Je ne me livrerai pas à une bataille de chiffres, d'une part parce que c'est fastidieux, d'autre part parce que ça brouille le débat plus que ça ne l'éclaire. En effet, le problème n'est pas récent et les réflexions sur le sujet nombreuses.

Tout d'abord, nous ne sommes plus au temps de Victor Hugo et des Misérables : il n'y a pas dans la France de 2010 nécessité de voler pour survivre (à supposer que ce fût le cas au XIXème siècle : Victor Hugo a raconté pas mal de conneries).

Il est vrai que l'océan de tentation consumériste qui nous cerne engendre probablement des pulsions de vol. Mais les tentations sont infinies, alors pourquoi les pauvres seraient plus voleurs que les autres ?

Cela supposerait que les pauvres aient une moralité inférieure à celle des riches, argument étrange.

Quel est la différence entre un voleur et quelqu'un qui ne vole pas ? C'est une lapalissade : le délinquant rechigne moins à enfreindre la loi.

Explorons cette piste de la moralité : qu'est-ce qui abaisse la moralité ?

Une famille éclatée.Une mauvaise éducation. De mauvais exemples. La conviction d'être en marge du groupe, que ses lois ne sont pas pour vous. L'idée que la société est injuste, fautive et vous doit quelque chose, qu'on est légitime à récupérer illégalement son du.

Comme par hasard, nous avons là le portrait des maux qui accablent une frange significative de la population d'origine africaine et nord-africaine.

Et l'on comprend alors pourquoi la communauté asiatique fait beaucoup moins parler d'elle : elle n'est pas travaillé par le ressentiment et la victimisation.

La pauvreté et le chômage dans tout cela ? Je pense qu'il faut inverser la relation de cause à effet : pas facile quand on a un casier judiciaire ou qu'on vient d'un coin réputé mal famé de trouver un travail.

Xavier Raufer sous un angle plus froid :

La crise, le crime et les fausses excuses, par Xavier Raufer

7 commentaires:

  1. Encore une évidence bonne à rappeler!

    RépondreSupprimer
  2. "Dix départements concentrent à eux seuls plus de 40% des meurtres ou tentatives de meurtres. Ceux qui arrivent en tête sont les Bouches-du-Rhône, Paris et le Rhône. Suivent la Seine-Saint-Denis, le Nord, les Alpes-Maritimes, le Val d'Oise, le Val de Marne, l'Essonne et la Haute-Garonne."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2010/08/les-homicides-en-baisse-de-35-en-dix-ans.html

    LE FACHO DE BON SENS : Vous voyez bien que ce n'est pas la pauvreté qui crée la criminalité. Paris, c'est pas vraiment le coin le plus pauvre de France : c'est même l'inverse.

    LE GAUCHO QUI A TOUJOURS RAISON : Ben, c'est parce que le coût de la vie y est plus élevé. Le logement y est plus cher. Donc les gens y sont plus pauvres.

    Par conséquent, quand il y a plus de criminalité dans une région pauvre, c'est la preuve que le pauvreté génère le crime ; et quand il y a plus de criminalité dans une région riche, c'est la preuve que la pauvreté génère le crime.

    Quelle merveilleuse chose que d'être Degauche !...

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour,

    Je suis loin d'être d'accord avec l'intégralité de l'article qui suit (http://www.infoguerre.fr/edito/edito-etat-ne-doit-pas-ceder-devant-les-economies-dangereuses/) mais le dernier paragraphe est plus qu'intéressant.

    Je ne crois pas qu'on puisse lier impunément pauvreté et délinquance sinon mes grand-parents, qui étaient des gens de rien, auraient été bons pour le bagne. Au lieu de ça, ils ont élevé honnêtement leurs nombreux enfants et ont eu le plaisir de les voir s'élever normalement au sein de la société. Tout au plus, peut-on estimer que la pauvreté est un des verrous qui ouvre les portes de cette délinquance.
    Dans notre pays, pétri quoiqu'en disent la Gôche et consort, de valeurs chrétiennes, le vernis culturel chrétien et son pendant laïque (sous la IIIème) ont, jusqu'à il y a peu, servi de squelette à la société et limité les dérives de celle-ci. Le verrou ayant été fractionné il y a 40 ans (en pensant que la période qui va de 1920 à 1945 n'a pas fait que du bien) et l'édifice systématiquement et méticuleusement mis à bas depuis par les "forces de progrès", il est logique de se retrouver maintenant avec cette explosion. L'absence de squelette, le relativisme érigé en principe d'éducation, le mépris inculqué envers toute forme d'autorité aboutissent logiquement à un mépris de plus en plus fort de la loi et de ses représentants (http://www.leparisien.fr/societe/un-quart-des-jeunes-conducteurs-prets-a-rouler-sans-permis-03-08-2010-1020340.php).
    L'immigration inconsidérée imposée depuis trente ans (je vous rejoins quant à la responsabilité de J. Chirac dans cette affaire), un angélisme attendrissant dissimulant les plus noirs desseins (je ne suis pourtant pas complotiste), des gouvernements qui tiennent un discours schizophrène en matière de sécurité publique, limitant les moyens disponibles (quand ils ne les suppriment pas) alors que les discours sont de plus en plus martiaux, des forces de Police laissés sans encadrement (la Gendarmerie se tient, elle, encore un peu: vertu militaire mais pour combien de temps?) complètent ce tableau sombre et expliquent le mal-être actuel (la liste n'est pas exhaustive).

    Si la classe politique était sans faille apparente, si le gouvernement actuel ne s’enfermait pas lui-même dans sa propre inertie de langage, nous n'irions pas à la catastrophe.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour,

    Je suis loin d'être d'accord avec l'intégralité de l'article qui suit (http://www.infoguerre.fr/edito/edito-etat-ne-doit-pas-ceder-devant-les-economies-dangereuses/) mais le dernier paragraphe est plus qu'intéressant.

    Je ne crois pas qu'on puisse lier impunément pauvreté et délinquance sinon mes grand-parents, qui étaient des gens de rien, auraient été bons pour le bagne. Au lieu de ça, ils ont élevé honnêtement leurs nombreux enfants et ont eu le plaisir de les voir s'élever normalement au sein de la société. Tout au plus, peut-on estimer que la pauvreté est un des verrous qui ouvre les portes de cette délinquance.
    Dans notre pays, pétri quoiqu'en disent la Gôche et consort, de valeurs chrétiennes, le vernis culturel chrétien et son pendant laïque (sous la IIIème) ont, jusqu'à il y a peu, servi de squelette à la société et limité les dérives de celle-ci. Le verrou ayant été fractionné il y a 40 ans (en pensant que la période qui va de 1920 à 1945 n'a pas fait que du bien) et l'édifice systématiquement et méticuleusement mis à bas depuis par les "forces de progrès", il n'est pas surprenant de se retrouver maintenant avec cette explosion. L'absence de squelette, le relativisme érigé en principe d'éducation, le mépris inculqué envers toute forme d'autorité aboutissent logiquement à un mépris de plus en plus fort de la loi et de ses représentants (http://www.leparisien.fr/societe/un-quart-des-jeunes-conducteurs-prets-a-rouler-sans-permis-03-08-2010-1020340.php).
    L'immigration inconsidérée imposée depuis trente ans (je vous rejoins quant à la responsabilité de J. Chirac dans cette affaire), un angélisme attendrissant dissimulant les plus noirs desseins (je ne suis pourtant pas complotiste), des gouvernements qui tiennent un discours schizophrène en matière de sécurité publique, limitant les moyens disponibles (quand ils ne les suppriment pas) alors que les discours sont de plus en plus martiaux, des forces de Police laissés sans encadrement (la Gendarmerie se tient, elle, encore un peu: vertu militaire mais pour combien de temps?) complètent ce tableau sombre et expliquent le mal-être actuel (la liste n'est pas exhaustive).

    Si la classe politique était sans faille apparente, si le gouvernement actuel ne s’enfermait pas lui-même dans sa propre inertie de langage, nous n'irions pas à la catastrophe.

    RépondreSupprimer
  5. Le sociologue ( ancienne école ) Raymond Boudon amène ainsi sa démonstration sur le sujet:
    Considérons (faussement) avec la gauche que les "cités" sont pleines de gens pauvres.
    Puis, après vérification, que les crimes et délits y sont le fait d'une minorité de ses résidents(app. 5 % ).
    Question : pourquoi les 95 % restants, réputés pareillement pauvres, ne commettent-ils jamais aucun crime ni délit ?
    Parce ce que la pauvreté ( relative dans ce cas, on n'y insiste pas assez) ne conduit pas, et tant s'en faut, à la criminalité.

    RépondreSupprimer
  6. Pauvreté, pauvreté, c'est vite dit. Quand vous avez un toit, que vous recevez des aides, que vous avez une bagnole, de quoi manger tous les jours à votre faim et de quoi vous habiller correctement, vous n'êtes un pauvre.

    RépondreSupprimer
  7. Rajouter "pas" dans ma dernière phrase.

    RépondreSupprimer