On le le sait, le PS est une machine à perdre les élections nationales.
Les causes en sont connues : le PS est détaché du peuple français. Pire, il en a peur (il n'y a qu'à voir de quelle manière obsessionnelle revient l'accusation de populisme dans la bouche des apparatchiks du PS).
Le PS est le parti des fonctionnaires, des assistés, des immigrés et des bobos, toutes composantes fort intéressantes mais par bien des aspects assez éloignées de ce qu'on peut appeler le peuple français. Cela fait une masse électorale non négligeable,qui lui garantit de ne jamais disparaître, mais insuffisante pour gagner.
Le PS est donc confronté à la problématique du radeau et du canot de sauvetage. Pour rejoindre le canot, il doit lâcher le radeau et se jeter à l'eau, mais il n'ose pas : un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Il se trouvera toujours une coalition de barons régionaux qui ont besoin des fonctionnaires.
Des socialistes qui ont des ambitions nationales, comme Ségolène Royal ou Manuel Valls, ont bien compris le problème.
Mais il y a loin de l'analyse du problème à sa résolution. Nous aurons peut-être un président socialiste en 2017, ou 2022. Sinon, il restera toujours 2027. Ségolène Royal aura 74 ans, la fleur de l'âge, c'est tout bon.
lundi, janvier 03, 2011
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Nous pouvons l'avoir dès 2012. 21 avril à l'envers, Royal contre Le Pen fille. Aubry ne semble pas vraiment avoir envie d'y aller et garde la maison pour DSK, qui n'emportera jamais les primaires compte tenu des idées obsolètes de la majorité des sympathisants du PS. Un boulevard pour Ségolène. En face, nombre d'électeurs de droite répètent : je ne voterai plus jamais pour Sarko. Et voteront Le Pen pour râler. Pas sûr que ça se passe comme ça. Mais avec l'UMP, tout devient possible. Et le libéralisme dans tout ça ? Absent, comme toujours.
RépondreSupprimerBonjour Franck,
RépondreSupprimerpas grand chose à voir avec votre article, mais j'ai pensé à vous en lisant ce papier, parfois fort juste :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/01/04/le-moralisme-est-inutile-face-au-populisme_1460822_3232.html
Merci à Pythéas d'avoir signalé l'article brillant sur le "populisme". J'y apprend que le populisme est "le vrai carrefour de la mondialisation [...] unissant dans l'illettrisme, et même dans la haine" toute une diversité de courants boueux, depuis l'"islam militant" (c'est une branche parfaitement aberrante de l'islam, habituellement irénique au point d'en être cucul-la-praline) "jusqu'aux résurgences nationalistes". Adieu "réaction", "grand capital", "fascisme", etc, bonjour "populisme" planétaire, bête et méchant, haineux envers les élites (= moi et mes petits camarades).
RépondreSupprimerCet article est de Marc Weitzmann, "écrivain". Un écrivain français, donc "cartésien". Son centre est l'analyse étourdissante d'un "syllogisme" (merci Aristote !) sur lequel reposerait le populisme. Ce syllogisme est proféré par "le politique tenté par le populisme". Politique qui est lui-même un "intellectuel", "produit de l'élitisme", pas comme les populistes, qui haïssent l'intellect et les élites, d'où une certaine tendance à se prendre les pieds dans le tapis. On va le voir, c'est tout bonnement la version réactualisée et considérablement améliorée des "contradictions du capitalisme" qui égayèrent maintes jeunesses.
Ce syllogisme est d'un type inconnu jusqu'ici (il n'est pas en Barbara, Celarent, Darii, etc.), malgré le zèle pluriséculaire des logiciens grecs, médiévaux, etc. Il est, n'ayons pas peur des mots, "circulaire", en "miroir". A ce que j'entrevois (assez péniblement, je l'avoue) ce syllogisme très original n'est pas articulé en trois parties, mais en deux parties (le fameux "miroir"). Il semble en effet consister en un couple de propositions, une proposition initiale et son "corollaire". Ces propositions sont : 1) "Je ne suis pas comme ceux qui sont comme moi" et 2) "Je suis comme vous qui n'êtes pas comme moi" (admirer le jeu des négations, ça fait un peu mal aux yeux, mais c'est fascinant). Le brillant écrivain-logicien ne nous dit pas si la relation "être-comme" est symétrique, comme on s'y attendrait, mais on entrevoit malgré tout des profondeurs insondables dans ce "syllogisme". Ces abîmes inattendus sont dignes d'Eubulide de Milet et du Paradoxe du Crétois menteur.
Selon une technique culinaire bien rodée, le maître-queux intellectuel weitzmannien s'empare d'un produit assez simple, le malaxe avec la dernière énergie et le complique avec un brio étourdissant, pour enfin le napper d'une onctueuse sauce à la moraline progressiste, On sert bien chaud, en attendant de sortir de sa cuisine pour se faire tresser une couronne de lauriers par les convives ravis.
PS - Wikipedia m'apprend que Marc Weitzmann vit "entre Paris et New York". Dans la Mer des Sargasses ?