Tristane Banon, l'accusatrice de DSK, a bénéficié d'une enfance socialiste rêvée :
> un père en fuite. C'est génial : pas de paternalisme, pas de l'horrible machisme, pas d'ignobles interdits (il est interdit d'interdire), pas de règles stérilisantes.
> une mère qui s'absorbe dans le travail. Quel formidable exemple qui prouve bien que la femme est un homme comme les autres. La nounou alcoolique qui la bat : un regrettable incident de parcours mais qui ne saurait occulter les bénéfices d'une mère si exemplaire.
> l'argent ne manque pas (comme chez DSK !). Un socialiste pauvre ? Vous n'imaginez pas. De nos jours, cela serait déchoir.
> un milieu cultureux. Indispensable de se pâmer devant les jacklangueries.
> les amants maternels qui défilent. Ah, enfin une femme qui se comporte comme un homme et vit ses désirs sans tabous. Méga super génial. Bon, il y a bien quelques attouchements dérangeants résultant de cette situation fausse, mais on ne fait pas l'omelette de la libération sexuelle sans casser d'oeufs.
> une mère copine super géniale avec qui on se dit tout sans retenue. C'est tout juste si elle a «sous-estimé le traumatisme».
Il paraît que Tristane Banon n'est pas très heureuse et pas très bien dans sa peau. On se demande bien pourquoi. En tout cas, ce malaise ne peut pas venir d'une mère si méga géniale, c'est certain.
J'en profite pour porter à votre connaissance un texte de Tristane Banon publié sur Atlantico. Mes fidèles lecteurs ne seront pas étonnés de mon approbation.
Les hommes n'existent plus
A 31 ans, l'écrivain Tristane Banon regarde les hommes se "féminiser". Et reste célibataire :
J’ai 31 ans et je suis célibataire. Pas que je ne trouve pas d’homme à qui je convienne, ou plutôt si, car les hommes n’existent plus. J’ai 31 ans et mon ex faisait un régime macrobiotique, le précédent m’expliquait que les lingettes imprégnées de Monsieur Propre étaient une aberration écologique et qu’il convenait de récurer l’évier avec une éponge et du Cif, celui d’avant encore avait décidé de troquer sa pause déjeuner contre une séance de fitness à la salle de sport.
Portrait de l'homme des années 2000
Lorsque je promène mon braque au bois de Boulogne, des pères célibataires, bébés-poussette au bout des bras, m’expliquent l’inconvénient de la couche Pampers sur les fesses irritables du petit schtroumpf de onze mois. Ils continuent sur le bilan carbone de la chose à scratch et concluent sur leur probable retour imminent à la bonne vieille version tissu lavable de la chose. « Oui, peut-être, je ne sais pas, je n’ai pas d’avis sur la question », c’est tout ce que je sais répondre.
Au restaurant, rares sont ceux qui assument l’entrée-plat-dessert mauvais pour la ligne, car quand ils ne sont pas complètement à la diète, ils se « surveillent ». L’homme de 2011 est une femme comme les autres, une femme au foyer modèle, une femme fatale parfois, une femme-objet même…L’homme des années 2000 est toutes les femmes, dans ce qu’elles ont de pire !
Tanguy et la vie dure
Les familles pullulent de « Tanguy » qui squattent chez papa-maman avant de migrer directement chez mademoiselle, qu’il transformeront en Madame sans nécessairement trouver bon d’apprendre à gagner leur vie entre-temps, après tout « ma femme a une bonne situation, et il faut bien quelqu’un pour garder les enfants ». Pourquoi personne n’est-il surpris que les « Tanguettes » n’aient pas fait leur apparition dans le langage courant au même titre que leur homologue masculin ? Parce que l’homme est aussi une femme entretenue quand la femme a gagné son indépendance en réclamant le droit au travail. La dernière fois qu’un homme m’a accosté vulgairement et sans finesse dans la rue, le garçon qui m’accompagnait n’a pas bronché, « la violence ne sert à rien » m’a-t-il dit. Mon chien, lui, a montré les crocs. J’ai failli demander mon chien en mariage !
Où sont les hommes ?
Avant, c’était dans un autre siècle, une autre civilisation, c’était avant mai 68 et la libéralisation de la femme, en ce temps reculé, les hommes protégeaient les femmes qui acceptaient, en échange, un rôle bien à elle. Est-ce revenir au machisme et au sexisme d’antan d’avouer que les hommes relativisent beaucoup plus les problèmes d’argent quand les femmes gèrent plus aisément l’intendance du quotidien ? Bien sûr, des choses devaient changer, et tant mieux qu’elles l’aient fait. Bien sûr, ces mesdemoiselles devaient s’imposer dans les milieux professionnels, politiques, sportifs. Bien sûr tout ça. Mais quand je vois que la femme gagne toujours, à poste égal, un salaire bien inférieur à monsieur qui ne prend même plus la peine de l’inviter au restaurant pour la draguer car ça serait une sorte de machisme, « nous sommes égaux, payons à deux » ; quand je vois ça, je ne suis pas certaine que nous ayons gagné au change.
Mesdames, poussons le vice jusqu’au bout : pour 2011 c’est trop tard, mais pour 2012 soyons reconnaissantes pour toutes ces femmes à barbe et instaurons la journée de l’homme !
jeudi, juillet 07, 2011
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