lundi, octobre 22, 2012

"Mariage homosexuel" : l'oxymore comme langage du festivisme



L'avantage des grands penseurs est que leur pensée dure. Le texte ci-dessous de P. Muray date de 1998 et s'intéresse à l'actualité. Pourtant, il n'a pas pris une ride.

Du festivisme comme langage et comme idéologie

Muray explique que l'oxymore, la contradiction dans les termes ("mariage homosexuel" par exemple), loin d'être une faiblesse mortelle, est, au contraire, le puissant outil qu'utilise le festivisme pour nier le réel. Comment voulez  raisonner et argumenter contre une proposition absurde si ceux qui l'utilisent n'en voient pas spontanément l'absurdité ? Comment peut-on croire que les arguments contre le "mariage homosexuel" peuvent convaincre ceux que cette expression ne fait pas rire ? Les psychiatres ont déjà mis en lumière le terrifiant pouvoir de contrôle de l'injonction paradoxale.

Tenter de barrer la route au moindre oxymore festiviste, c'est tenter de projeter la lumière du réel sur le festivisme. Combat perdu d'avance. C'est pourquoi l'oxymore festiviste qui a le vent en poupe aujourd'hui, "mariage homosexuel", finira par passer dans la loi. Sinon, cela signifierait la fin du festivisme, qui est incroyable en l'état actuel des choses.

Mais on n'est pas obligé d'abdiquer : je continuerais à écrire "mariage homosexuel" avec des guillements et à considérer le dit "mariage" comme une grotesque parodie. Quand les hommes n'avaient pas encore renoncé au réel, un auteur a pu écrire qu'il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

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