Récemment, un commentateur disait à propos de l'UMP, «la fracture n'est pas entre Copé et Fillon, mais entre la direction du parti d'un coté et les militants et les électeurs de l'autre». Cette analyse se confirme un peu plus chaque jour.
La fracture est générale : la France est dirigée par des «élites» qui ne sont plus l'élite du pays.
On retrouve cette rupture même dans le clergé.
Où sont ceux qui montrent des qualités positives : courage, persévérance, réflexion, imagination, profondeur, solidarité, abnégation, désintéressement, culture ?
Ils sont dans la rue, avec les Veilleurs, avec les manifestants.
Où sont ceux qui montrent des qualités négatives : frilosité, conformisme, lâcheté, superficialité, vision à court terme, égoïsme, mépris, girouettisme, machiavélisme frelaté ?
Ils sont dans les lieux de pouvoir, politiques, médiatiques, cléricaux.
Les grotesques mésaventures parisiennes de Nathalie Kosciusco-Morizet, qui voient ses pseudo-habiletés et ses calculs mesquins se retourner contre elle, en sont un exemple éclatant (et assez comique).
Les manoeuvres et déclarations d'un Hollande, d'un Ayrault ou d'un Valls feraient rougir de honte un maire de village du fin fond de l'Ardèche.
Cela ne laisse pas de m'inquiéter : un pays dirigé par la lie ne peut rien espérer de bon.
Le mal est très profond. Dans un pays en bonne santé intellectuelle et morale, les intérêts des élites et du peuple ne se recouvrent pas exactement, mais les élites se sentent des responsabilités vis-à-vis du peuple qui, en retour, les respecte.
En France, les responsabilités que se sentent les «élites» sont réduites à peau de chagrin et totalement détachées des besoins réels du peuple. En retour, le peuple en vient à éprouver un mépris sans bornes pour ces «élites» qui ne trahissent leurs devoirs.
Au moins progresse-t-on. A part quelques courtisans, la vaste majorité des Français est maintenant convaincue de la médiocrité et de la bassesse de nos dirigeants et n'hésite plus à montrer son dédain glacé. Ils ne sont pas arrivés au pouvoir par hasard, nous leur avons laissé la voie libre.
Cependant, la situation s'éclaircit : la résistance opiniâtre des anti-Taubira à une récupération par l'UMP montre que la France bien élevée, celle qui est soumise depuis si longtemps, a enfin compris qu'il n'y avait rien à espérer de ces gens-là. C'est cela que signifie la mise à l'écart progressive de Frigide Barjot, sous-marin de l'UMP et porte-voix du politiquement correct.
Savoir ce que l'on refuse, c'est déjà un progrès. Reste à articuler un message positif.
samedi, mai 25, 2013
La fracture : l'élite n'est plus dans «les élites»
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