En dehors de ses fonctions régaliennes (défense, diplomatie, police, justice), l'Etat est un nuisible très dangereux.
Mais, évidemment, aucun des vampires qui aspirent au pouvoir ne veut le reconnaître. Au contraire, ils veulent tous étendre le pouvoir de l'Etat, c'est-à-dire le leur.
Comme il est impossible de prétendre que l'Etat est un bon gestionnaire au quotidien et à court terme (on peut prendre les Français pour des cons sans guère de limites, mais là, c'est quand même trop gros), on nous le projette dans le futur. Et tous les salopards, de Le Pen à Montebourg, nous sortent la tarte à la crème de l'Etat-stratège (sous-entendu, stratège économique).
Alors, parlons en de l'Etat-stratège.
Tout d'abord, l'éléphant sur la table, celui que tout le monde voit et dont personne ne parle :
Plus la part de l'économie administrée augmente, plus la croissance diminue et plus le chômage augmente. Et cette corrélation est une relation de cause à effet, les mécanismes de transmission étant bien connus.
Depuis quarante ans, l'Etat français a augmenté ses dépenses, ses déficits et sa dette et cela a eu pour conséquence d'assommer la croissance et de faire exploser le chômage.
Autrement dit, l'Etat français a mené une seule et unique stratégie sur plusieurs décennies et elle a été un échec pour l'économie. Jeu, set et match : défaite complète de l'Etat-stratège à la française.
Mais, bien entendu, ce n'est pas du tout à cela que songent les hommes de l'Etat quand ils parlent d'Etat-stratège.
Non, ils pensent à des dépenses pharaoniques de trains vers nulle part et d'autoroutes vers rien, permettant de belles inaugurations qui passent au «vingt heures». Le tout, évidemment, aux frais des moutontribuables.
Alors parlons en de cet Etat-«stratège». Quelle réussite économique a-t-il à son actif ?
C'est très simple : on peut discuter de la pertinence du programme nucléaire. Pour le reste, il n'y a même pas à discuter, l'échec est patent et indiscutable : le TGV ? Un gouffre financier. Le plan-calcul ? Le minitel ? On en rit encore dans la Silicon Valley. Les pôles d'excellence à la française ? Tellement saupoudrés en fonction des baronnies politiques qu'il n'en est rien sorti.
Bref, l'Etat stratège économique est un mythe et une très mauvaise idée.
Addendum du 17 aout :
Je pense que l'Etat stratège économique, c'est-à-dire choisissant les priorités d'investissement, est partout une mauvaise idée. L'économie est trop complexe et changeante, l'avenir trop incertain, pour que des fonctionnaires ne se trompent pas systématiquement.
Seul le cas de la Corée du Sud me fait douter, mais je ne connais pas assez pour avoir une opinion.
S'agissant de la France, les exemples d'échecs flagrants de l'Etat-stratège sont légion, à commencer par le colbertisme. Inversement, la France a été fort prospère dès que l'Etat a consenti à lâcher le manche, sous Napoléon III par exemple.
Si on en vient à l'Etat français de 2013, la certitude de l'échec de l'Etat stratège est incontestable :
1) les hauts fonctionnaires sont incompétents. Leurs notions théoriques d'économie sont mauvaises et leur connaissances pratiques inexistantes. Un énarque a moins de compétences en économie que le moindre épicier du coin, qui, lui, n'a pas renoncé au bon sens. L'actuel gouvernement le prouve tous les jours.
2) Nos politiciens sont entièrement mus par une logique clientéliste et médiatique. Pas économique. Il est donc exclu qu'ils prennent les bonnes décisions puisqu'ils ne décident pas en fonction des bons critères.
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