mercredi, octobre 30, 2013

La Lime fait le trottoir


Suite à la pétition de Causeur contre la loi punissant les clients de la prostitution (les michetons, en français non-énarque), une polémique creuse, dont notre époque a le secret, prend de l'ampleur.

Ca me fait rire à un point ... Au XIXème siècle, la sexualité féminine était taboue. Aujourd'hui, c'est la sexualité masculine. Nos féministes de combat se rendent-elles compte qu'elles sont aussi ridicules que les anciennes ligues de vertu, et même plus ? Je suis désolé, vous pouvez asséner vos «valeurs» tant que vous vous voulez, l'homme n'est pas une femme comme les autres.

Tous ces gens, qui se croient très intelligents, ont des cervelles de colibri : les relations complexes entre filles, maques, michetons sont fort bien décrites par Alphonse Boudard et Albert Simonin.

Par exemple, Boudard dit que le problème du maque et de la fille est à peu prés aussi simple que celui de la poule et de l'oeuf. Une fille libre sur le trottoir se trouvera d'elle-même un petit homme à gâter (ce qui, dans la version de Pierre Dac -qui n'était pas plus con que Boudard- de Phèdre donne «Tu s'ras mon p'tit homme et et j'te donnerai des sous / Pour toi, je ferai le tapin dans les rues de Trézène»). Bien entendu, c'est totalement incompréhensible pour nos féministes.

La réduction de tout problème à une question de machisme à combattre absolument est d'un simplisme risible. Evidemment, les féministes ne comprennent rien à rien, ce sont de petites bourgeoises oisives qui ont trouvé un hobby pour faire parler d'elles. Le «machisme» est l'insulte qu'elles ont trouvée pour disqualifier la différence homme-femme. Cette insulte est d'autant plus omnipotente qu'elle est vide de sens : on peut donc l'employer à tout propos.

On notera aussi qu'il y a un aspect «mépris de classe» dans cette pénalisation de la prostitution : les filles et les michetons sont rarement issus de la haute, ce sont plutôt des prolos (Boudard fait remarquer que les maques et les filles ont une motivation commune : le refus de se salir les pognes à l'usine) ; chez les copains de DSK, on fait autrement, on ne va pas à la pêche sur le trottoir. C'est dans la ligne de la prolophobie devenue habituelle à gauche.

Regardons ce qu'a fait un type pragmatique et autrement plus intelligent que Mmes Vallaud-Belkacem et Zelensky : Napoléon Bonaparte. C'est lui qui a encadré la prostitution et créé les maisons de tolérance. Un des avantages est que cela permettait de lever des taxes (déjà !) - mais pas que des taxes. La loi imposait que le gestionnaire fût une femme, d'où la naissance officielle des mères-maquerelles.

Il est vrai que Napoléon avait des ambitions assez minables par rapport à Mme Belkacem : il voulait juste régner sur l'Europe entière. Alors que Mme le ministre veut changer l'homme, rien que ça ! De la part de corniauds incapables de régner sur la Corrèze, ça se pose là.

Le plus navrant, donc le plus marrant, dans cette affaire, ce sont tous les mectons qui se précipitent, les bons toutous à leur maman, pour être plus féministes que les féministes.




Addendum :

Les 343 salauds devront se passer de ma signature

(lire aussi les commentaires du lien ci-dessus)

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