J'ai laissé parler jusqu'à maintenant mes commentateurs, il est temps que je donne mon point de vue :
1) La Russie estime que l'Ukraine fait partie de sa sphère d'influence et que le projet de rapprochement avec l'UE, considérée comme valet des USA, est une agression caractérisée. Si l'on prend en compte certains propos américains plus ou moins officieux, cette analyse est exacte.
2) La Russie a réagi à ce qu'elle considère comme une agression avec des méthodes un peu balourdes, qui fleurent bon la guerre froide, mais probablement efficaces.
3) Le silence de la Chine est tout à fait remarquable et instructif : il vaut approbation des manoeuvres russes.
3) La question pour les Européens est l'éternel «qui n'est pas avec moi est contre moi». Les Européens ayant refusé de fait d'avoir une défense, et donc une diplomatie, autonomes sont dans l'obligation de se choisir un protecteur. L'identité de celui-ci est bien connu : les Etats-Unis d'Amérique.
4) Malheureusement pour les Européens, le protecteur se désintéresse de plus en plus ouvertement de ses protégés. Ils se retrouvent avec, d'un coté, un pays qui ne les voit certainement pas comme des amis et, de l'autre, un protecteur qui regarde ailleurs.
5) C'est le destin de ceux qui troquent leur liberté contre la sécurité que de perdre les deux.
6) Il ne faut pas s'exagérer le danger. Moscou est loin de Paris, moins de Varsovie et de Berlin. Contrairement à ce que prétendent quelques têtes chaudes, la Russie n'est plus l'URSS. Elle est impérialiste, elle reconstitue son empire mais elle n'est plus expansionniste, elle n'en a rien à foutre de régner à Paris. Ses intérêts sont d'ailleurs autant au sud et à l'est qu'à l'ouest.
7) Bref, la France va devoir continuer à vivre faible et désarmée avec un voisin imposant et un peu lointain, qui a aussi ses faiblesses, et un protecteur qui s'éloigne. Ce n'est pas tout à fait nouveau mais cela s'accentue.
8) La position très hostile à la Russie du gouvernement Hollande me semble manquer d'intelligence et de pragmatisme.
9 ) La position outrageusement russophile de certains relève plus de la politique intérieur ou de la position idéologiques que d'une analyse de politique étrangère raisonnable.
10) Une démarche logique serait de nous montrer moins mous, de nous prendre en mains, d'être plus forts militairement et économiquement, afin, d'un coté, de nous passer un peu plus des Américains et, de l'autre, de montrer aux Russes qui nous prennent pour des femmelettes que nous en avons encore. Mais cela n'arrivera pas.
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