samedi, juillet 11, 2015

Le syndrome de Stockholm grec

La capitulation en rase campagne d'Alexis Tsipras devant la caste européiste me décourage.

L'avenir me démentira peut-être, mais je vous rappelle qu'à choisir entre le machiavélisme et la connerie pour interpréter le comportement incompréhensible d'un dirigeant, je choisis la connerie jusqu'à preuve du contraire. Donc, pour l'instant, à mes yeux, Tsipras est un con.

Je suis découragé. Tsipras est un con, mais c'est lui que les Grecs ont élu comme une bouée de sauvetage. Il est arrivé au pouvoir en promettant le beurre et l'argent du beurre : l'Euro sans la déflation impitoyable.

Eric Zemmour cite Joseph Stiglitz : «Ce qui pourrait arriver de pire à l'Europe, c'est que l'Euro réussisse».

Phrase à l'interprétation évidente : l'Euro ne peut être qu'un échec économique, pour les raisons expliquées maintes fois ici. En revanche, il peut très bien réussir dans sa mission d'être la camisole de force des peuples européens.

Or, c'est exactement ce qui se passe sous nos yeux en Grèce : les Grecs sont plombés par l'Euro (1) et pourtant, ils veulent y rester.

Ils font une erreur d'analyse : ils se croient victimes de la troïka alors qu'ils sont victimes de leur appartenance à l'Euro. La troïka ne fait qu'exiger l'application de la logique d'une zone monétaire à l'un des membres surendetté. C'est d'ailleurs pourquoi les Allemands sont si fermes : ils ont la logique pour eux.

Et les Grecs ont peur, à juste raison, de la sortie de l'Euro. Ne pas entrer dans une monnaie unique est facile, les Anglais et les Danois s'en félicitent tous les jours. En sortir est une tout autre histoire. Ce n'est pas du tout un saut dans l'inconnu, au rebours de ce que racontent les imbéciles : on sait bien que c'est le chaos économique pendant un an à un an et demi, voire deux ans si la transition est mal gérée. D'autres pays l'ont vécu avant la Grèce.

L'appartenance à l'Euro place donc les Grecs devant le dilemme suivant : la misère en continu pendant des années ou le chaos tout de suite. L'horreur ou la fin (chaotique) de l'horreur. Je sais ce que je choisirais, mais je ne suis pas grec (cependant, je fais le même choix pour la France).

C'est le syndrome de Stockholm concocté par les européiste. Une arme politique fabriquée comme on fabrique des armes bactériologiques. Il se trouve, hélas, que cette arme se révèle très efficace pour soumettre les peuples européens.

Bon allez, pour vous consoler, des merveilles d'un autre pays qui aurait intérêt à sortir de l'Euro :

Waking up Milan with Gianni Agnelli's Ferrari 166 MM







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(1) : et non par la dette. L'Euro est la cause, le dette la conséquence : sans l'arme de la dévaluation, il est garanti que les Grecs ne désendetteront jamais. C'est mécanique. C'est d'ailleurs ce mécanisme qui brise systématiquement les unions monétaires bancales.






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