Deux plaintes déposées contre Varoufakis
Fdesouche : Perquisition chez Pierre Sautarel, smartphone et matériel informatique saisis
Ces deux nouvelles sont en apparence déconnectées, pourtant elles m'inspirent la même réflexion, paraphrasant Charles Maurras : «La doxa gouverne mal mais se défend bien».
Le plus charmant, c'est que tout cela passe par le juridisme. Il y a une citation latine (grecque ?) qui dit quelque chose comme «la pire des oppressions est l'oppression par l'abus de la loi» (si l'un de mes lecteurs pouvait me la retrouver). Je suis trop fatigué pour la chercher, mais c'est exactement ainsi que je ressens la France, le pays des 11 000 lois, 130 000 décrets, 400 000 normes, plus largement l'Europe, et encore plus largement, le monde post-moderne.
J'ajoute à votre réflexion cette conférence de Serge Schweitzer sur pourquoi il n'y aura pas de révolte fiscale :
Le son est d'assez mauvaise qualité, mais ce qu'il dit est important :
1) L'impôt est un vol, puisque vous ne donneriez pas spontanément l'impôt qu'on vous prend. Un vol légal, certes, mais vol tout de même (Schweitzer distingue légalité et légitimité, distinction que les juristes ne font pas, ou peu, ce qui discrédite leur profession à mes yeux). Ce n'est pas difficile, puisque celui qui décide du vol est aussi celui qui fait les lois. Comme répondit avec bon sens un célèbre braqueur au président du tribunal qui lui reprochait sa violence : « Croyez bien, M. le juge, que si je pouvais, comme le percepteur, faire voter des lois obligeant les gens à me donner leur argent, je serais moins violent ».
2) La pression fiscale est passée en un siècle (1914-2014) de 5 % à 47 % sans révolte fiscale. Dans l'ancienne France (j'aime que Schweitzer dise « ancienne France » et non « ancien régime »), il en allait tout autrement : beaucoup moins d'impôts (la légende des roturiers pressurés n'est que cela, une légende), plus de révoltes fiscales.
3) C'est que, depuis un siècle, les hommes de l'Etat ont été très habiles, tellement que certains libéraux n'ont toujours pas compris ! Ils ont employé des techniques sophistiquées que Schweitzer décrit.
Par exemple, de même que les mafieux offrent un service, leur protection, en échange du racket, les hommes de l'Etat offrent des services publics, certes hors marché et probablement bien trop couteux, en échange des impôts.
Autre technique : des impôts très complexes et changeants, qui donnent naissance à l'illusion fiscale : on ne sait pas exactement combien on paye et on a l'impression que ce sont les autres qui payent plus.
Je vous laisse écouter Schweitzer pour le détail.
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