Regardez à partir de 57 minutes.
Je m'intéresse à cette polémique pour deux raisons :
♘ François Bayrou est un contradicteur honorable, au sens où il reste posé et poli. Ce n'est pas un aboyeur comme François Kalfon, Pierre Laroutourrou et Alexis Corbière. Il mérite qu'on s'intéresse à ses propos.
♘ Dans l'espace médiatique, il semble que l'histoire est vide avant 1933 et après 1945, c'est parfaitement crétin mais c'est ainsi. Alors quand on se réfère sans cesse à une si petite période, douze ans, la moindre des choses est de le faire sans se tromper. Bien au contraire, les caricatures et les inexactitudes flagrantes s'accumulent comme impôts sous Hollande.
Aussi bizarre que cela puisse paraître à ceux qui se contentent de la vision médiatique et caricaturale de l'histoire du XXème siècle, c'est Zemmour qui a raison et Bayrou tort.
Jusqu'en 1937, la Grande-Bretagne a mené sa diplomatie traditionnelle, l'équilibre continental, c'est-à-dire qu'elle a favorisé l'Allemagne, y compris après qu'elle soit devenue nationale-socialiste, parce qu'elle considérait, à tort, que la France était trop dominante.
L'accord naval entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne, permettant à l'Allemagne d'augmenter sa flotte de combat en contradiction avec le traité de Versailles, date du 18 juin (décidément, date historique pour la France, Patay, Waterloo, Londres) 1935. Et la Grande-Bretagne a signé avec les Etats-Unis et la France un second traité limitant l'armement naval ... le 24 mars 1936.
La Grande-Bretagne a mis très longtemps, trop longtemps, à comprendre qu'Hitler rompait l'équilibre continental et que renforcer l'Allemagne nazie était suicidaire.
Donc, oui, Zemmour a raison : si Stanley Baldwin (je suppose que c'est de lui qu'il s'agit, je n'ai pas vérifié) a répondu à Churchill qu'il a satisfait le peuple en 1935 en menant une campagne pacifiste, ce n'est pas seulement par pure démagogie, c'est aussi et surtout parce que les cercles dirigeants britanniques considéraient que c'était la meilleure politique pour leur pays.
C'est l'honneur de Churchill d'avoir compris plus tôt que les autres que c'était une erreur, mais il était isolé.
On ne peut que conseiller à François Bayrou, dont on ne doute pas qu'il sache lire, contrairement à la plupart des politiciens, de parcourir, au moins, Duroselle.
samedi, octobre 31, 2015
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