vendredi, novembre 13, 2015

Chesterton et l’indissolubilité du mariage

Chesterton et l’indissolubilité du mariage

C'est du Chesterton, donc un délice d'intelligence et d'esprit.

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Chesterton à vrai dire est un champion de l’indissolubilité du mariage, qu’il défend pour plusieurs raisons. L’une de ces raisons est d’une nature purement mystique. Nous l’illustrerons par une très belle scène de The Ballad of the White Horse, où un soldat lance sa seule arme, une épée rouillée, au visage d’un chef ennemi positionné à plusieurs mètres de là et prêt à décocher sa flèche. Le roi Alfred de Wessex, qui a assisté à la scène, commente le symbolisme de cette « prouesse de feu » :

« c’est bien manière de Chrétien, par le fer ou la plume dévote, que de satisfaire le désir de son cœur en jetant son cœur loin de toute assurance. Et d’aucuns se vouent à la ruche des moines, d’aucuns à l’amitié d’une gente dame, mais telle est la manière des Chrétiens qu’ils honorent leurs vœux jusqu’à la fin. »

[…]

« c’est précisément cette échappatoire, cette impression d’avoir une possibilité de faire marche arrière qui stérilise le plaisir moderne. Partout on assiste à des tentatives fébriles et obstinées pour atteindre gratuitement au plaisir. […] Ainsi, en religion et en morale, le décadent mystique dit “Baignons dans la pureté et le sacré sans prendre la peine de maîtriser nos pulsions ; chantons alternativement des hymnes à la Vierge et à Priape.” Ainsi, en amour, les sectateurs de l’amour libre disent ‘Expérimentons la beauté du don de soi sans prendre le risque de l’engagement ; voyons s’il n’est pas possible de se suicider un nombre illimité de fois.’ Évidemment, ça ne marchera pas. Il y aura des frissons, sans aucun doute, pour le spectateur, l’amateur, l’esthète, mais il existe un frisson connu seulement du soldat qui combat pour son drapeau, de l’ascète qui s’affame pour atteindre l’illumination, de l’amant qui a fini par faire un choix. Et c’est par la vertu transfiguratrice de cette discipline personnelle qu’un serment est une chose essentiellement saine. »
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Le post-moderne, qui veut que rien ne l'engage, ni ses propres choix, ni naissance (combien de fois ai-je entendu l'argument stupide «Je ne dois rien à ma patrie car je n'ai pas choisi l'endroit où je suis né» ?), ni son physique, est vraiment un triste personnage, plein de son vide. On comprend que l'euthanasie, ça soit son truc.

Nous sommes loin du XVIIème siècle, le siècle des belles morts. Bon, tout le monde n'est pas Louis XIII ou Louis XIV.

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