Malika Sorel et Chantal Delsol mordent :
Les « Illusions perdues » de Malika Sorel
Malika a tout compris. Nos élites ont mis au rencart le peuple français, pour une
utopie universaliste de citoyens du monde. «Nous vivons la mise en minorité
progressive du peuple autochtone sur ses propres terres. C'est le simple jeu de
l'arithmétique, et cela, les élites politiques le savent… Nous ne sommes plus dans
un régime de solidarité nationale, mais dans celui, imposé par le haut, d'une
solidarité internationale… Politique du dernier arrivé, premier servi.» Non, ce
n'est pas un complot, c'est pire, c'est la réalité. Malika est venue, a vu, et a été
vaincue. Mais au moins, au bout de cet itinéraire, qui pourrait s'intituler «Illusions
perdues», Malika sait. Elle sait que nos élites savaient. Et qu'elles ont voulu ce que,
désormais, nous savons.
La France mûre pour un régime autoritaire ?
En ce qui concerne le pouvoir technocratique, ce sont les
électeurs de droite qui s'attachent massivement (80 %) à cette idée, ce qui est
normal puisque n'ayant aucune conviction particulière, ils pensent sans doute que
la politique est quelque chose comme une administration, un vaste bureau qui
manie des chiffres [je connais des imbéciles politiques qui correspondent exactement à ce portrait, ce sont les mêmes qui trouvent Juppé «brillant»]. Il faut dire cependant qu'il ne reste plus beaucoup de
convictions à la gauche non plus…
Il faut cependant préciser ce que la question elle-même [du remplacement due la démocratie par un pouvoir autoritaire et technocratique pour faire les réformes nécessaires] comporte d'étrange. Si une
grande partie des Français souhaitent les réformes, on ne voit pas pourquoi les
politiques n'ont pas le courage de les accomplir. En réalité, nos concitoyens savent
que les réformes nécessaires sont douloureuses, et que si un gouvernant
démocratique les met en oeuvre, ils seront immédiatement dans la rue pour l'en
empêcher. Autrement dit, les Français souhaitent qu'on les y force parce qu'ils se
savent eux-mêmes sans courage. Ils sont comme un enfant qui réclamerait qu'on
l'oblige à boire sa potion parce qu'il n'y arrivera pas de sa propre volonté.
Il vaudrait mieux que les Français, assumant la charge de la citoyenneté, acceptent
de leur plein gré les décisions énergiques et amères. Il ne faut pas se contenter de
dire que les politiques sont des couards. Il faut ajouter que les Français se
comportent comme des enfants.
En comparaison, Christian Vanneste paraît presque fade :
Accueil généreux des migrants ou déclin du courage ?
Soljenitsyne dénonçait le déclin du courage dans son Discours de Harvard et fustigeait les
« fonctionnaires politiques et intellectuels manifestant… de l’irrésolution… face à
l’internationale de la terreur ». La lucidité de l’écrivain russe éclaire le débat actuel entre
la prétendue générosité des uns et le réalisme des autres, entre les Merkel, Juncker,
Hollande et Viktor Orban.
jeudi, novembre 12, 2015
Sorel et Delsol mordent : nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas
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