Aude de Kerros : « L'Art contemporain ? Une imposture »
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Comment est-on arrivé aujourd'hui à un tel dirigisme ?
Par une révolution de type bolchevique, quoique non sanglante. La bureaucratie a mis en œuvre le principe «bienfaiteur» de la table rase en imposant des fonctionnaires sans formation artistique. Le choix du conceptualisme permet à tout le monde d'être artiste. Il n'est plus besoin de talent ou de savoir-faire, de culture. On est passé d'un pays de grande liberté où toutes les tendances de l'art et de la pensée étaient présentes, à un système où la pensée publique est contrôlée. Les comportements libertaires privés sont encouragés, mais il y a un encadrement fort des lettres et des arts.
Et personne pour s'en formaliser ?
En quarante ans, les contre-pouvoirs se sont noyés dans un discours commun informe, et la légitimité de l'intellectuel ou de l'artiste autonome a disparu. Sa voix ne porte plus quand elle parle le langage de l'art, qui s'adresse à l'imagination, à la mémoire, au cœur. L'Art contemporain procède par choc, par transgression, par sidération, par intimidation. La liberté n'a pas de place ici, parce que la racine de la pensée est la sociologie, qui ne croit qu'aux déterminismes collectifs et aux forces de pouvoir. L'œuvre n'a aucune valeur intrinsèque, mais elle tire de sa visibilité comme «événement», de son positionnement marketing, une valeur financière et, bizarrement, une autorité morale. Autrefois, quand on entrait dans le monde de l'art, on sortait de la morale… Mais l'Art contemporain se veut vertueux. Il n'est pas fondé sur l'esthétique mais sur une morale des idées. Tout dissident est l'incarnation de l'esprit du mal : un fasciste. C'est pourquoi, depuis trois décennies, il n'y a pas de débat public sur l'art. Mais les choses commencent à changer, il y a aujourd'hui une contestation massive, grâce aux réseaux sociaux. Reste à montrer qu'il existe d'autres formes d'art.
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Je rappelle que l'art contemporain est une affaire de gros sous issus de la collusion entre des fonctionnaires et des milliardaires parvenus, incultes, m'as-tu vu et grossiers, genre François Pinault.
Le mécanisme est simplissime : de prétendus artistes, avec la complicité de fonctionnaires dont on ne sait si la corruption se limite au pourrissement moral ou si elle va plus loin, exposent de prétendues oeuvres, dénuées de toute valeur esthétique, dans des lieux publics prestigieux, dont les conservateurs se comportent comme des propriétaires vaniteux au lieu d'en être les humbles gardiens.
Par contamination du prestige du lieu d'exposition, cette manoeuvre sournoise donne une valeur pécuniaire à ses ouvrages sans intérêt et entretient la spéculation, pour le plus grand bonheur des parvenus à la Pinault susmentionnés.
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