vendredi, février 05, 2016

Le mystère Fabius éclaire-t-il la baudruche Juppé ?

Le passage de Laurent Fabius au ministère des affaires étrangères, qui serait sur le point de s’achever, a été un désastre. Inutile de faire un bilan détaillé, ceux qui suivent l’actualité le savent.

On s’attendait plutôt à l’inverse : ancien premier ministre, considéré par beaucoup comme « brillant », la fameuse « brillance », qualité de cireur de pompes, Laurent Fabius laissait l’espoir d’un bon ministère régalien.

Difficile de faire la part des responsabilités : François Hollande, les crétins du Quai d’Orsay, les conceptions erronées ou l’absence de conceptions de Laurent Fabius lui-même. Toujours est-il que le résultat est là. Dans des situations complexes, notre « brillant » ministre a surtout brillé par ses capacités à faire des déclarations stupides, à prendre des positions idiotes et à manger son chapeau après le démenti cinglant de la réalité.

Or, Laurent Fabius rappelle très fort un candidat à la présidentielle : même physique crâne d’œuf, ancien premier ministre, ministre des affaires étrangères désastreux (intervention en Libye), même « brillance » qui épate les gogos bourgeois, les duhamelistes (1), même absence d’idées personnelles. Est-ce la peine que je vous cite son nom ?


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(1) : Cyril Bennassar : «En politique, j’ai pris l’habitude de me méfier de ceux qui rassurent l’opinion pour m’intéresser à ceux qui l’inquiètent. Souvent dans l’histoire de France, les visionnaires excentriques ont concentré les méfiances et les moqueries pendant que les gestionnaires à courte vue ramassaient les suffrages. On se souvient qu’en juin 1940, Pétain était plus acclamé que de Gaulle, qu’en 2002, Jacques Chirac mit le pays dans sa poche face à Jean-Marie Le Pen et, comme on n’apprend jamais rien, il se pourrait qu’en 2017, les mêmes trouilles et les mêmes paresses nous condamnent à perdre cinq longues années avec Alain Juppé. La tentation du centre est le recours des Français qui ne comprennent rien et qui ont peur de tout, de ceux qui préfèrent s’endormir avec Alain Duhamel plutôt que réfléchir avec Alain Finkielkraut. »

Serge Fedederbusch : « Aux Etats-Unis comme en France, la fragmentation de la vie politique va bon train, proportionnelle au fait que ce sont désormais les banquiers centraux qui détiennent la réalité du pouvoir. Bientôt, les candidats, comme Juppé en France ou Sanders en Amérique, vont faire de leur âge et de leur inaptitude à être réélu un argument de campagne, étrange forme d’aveu de la nocivité potentielle de l’exercice des responsabilités. La démocratie représentative ne parvient pas à muer en démocratie directe, donc elle s’étiole. »

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