La France de 2016 est un pays désespérant.
Robert Redeker : « Nous n'étions plus à Douaumont mais à la Verdun pride »
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Jamais au cours de cet anniversaire n'a été rappelé avec la précision nécessaire qui étaient vraiment ces soldats de Verdun. La plupart étaient des paysans. Beaucoup ne parlaient qu'une de ces langues, si belles, qui poussent très loin leurs racines dans l'histoire de notre pays et qu'un fanatisme criminel veut éradiquer, le breton ou l'occitan. Le paysan sait qu'il appartient à la terre. Ces soldats héroïques savaient ce que c'est que défendre la terre, que défendre le sol. Ils ne concevaient pas la patrie comme un réceptacle de valeurs, mais comme la terre nourricière, la vraie mère d'où ils sont nés. Ils ne sont pas morts pour des idées, contrairement au cliché partout répété, non, ils sont morts pour la France, pour défendre le sol de la patrie, pour protéger ses frontières, ils sont morts avec l'amour de la France au cœur et à l'âme. Le même mot, cœur, dit amour et courage. Ils sont morts dans l'amour et dans le courage.
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Ces cérémonies ont occulté la notion de victoire. Est-il tabou d'en parler ? Or, les héros de Verdun, les terreux et les autres, issus d'autres classes sociales que la paysannerie, désiraient ardemment la victoire, versaient leur sang pour elle, qu'ils obtinrent. Sauver la terre de France de la rapacité allemande passait par la victoire à Verdun et sur les autres champs de bataille. Nous vivons dans un pays qui a honte de ses victoires militaires, qui ne veut pas fêter Austerlitz, qui veut commémorer Verdun sans dire qu'il vaincu l'Allemagne ! En ces temps de déchirement du tissu national, le souvenir de la victoire aurait dû servir à réveiller la fierté d'être français, à sortir la fierté française du sommeil dans lequel la maladie de la repentance l'a plongé.
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Les discours officiels remplacèrent ce qu'il importait de réduire au silence - le soldat et sa vérité, la terre, la paysannerie, les frontières, la victoire - par des généralités moralisatrices sur la guerre et ses horreurs, sans oublier l'amitié entre les peuples. Ces facilités de rhétorique mentent. Ces clichés de dissertation de Sciences Po et d'écoles de journalisme trichent.
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Il eût fallu organiser, dans un silence de cathédrale, dans un recueillement collectif, des lectures poétiques autour du sacrifice, de la mort généreuse, de la nation et de la patrie. La lecture publique de Péguy y eût été tout indiquée. On préféra autre chose. On opta pour une voie plus conviviale. On osa faire fête de cette commémoration. Une chorégraphie chatoyante zigzagua presque joyeusement entre les tombes. Des ballons furent lâchés. François Hollande s'aventura en un étrange propos : « Verdun est pour la première fois honoré non pour son passé de souffrance mais pour son message d'espérance» . Pour galvaniser ce message d'espérance, on transforma la commémoration en un spectacle bariolé, on y insuffla de la gaité ! A quoi sert-elle, cette fête ? A organiser l'oubli. L'oubli du soldat. L'oubli du pourquoi de son sacrifice.
Sous la présidence de François Hollande, le soldat inconnu venait de mourir une seconde fois. Nous n'étions plus à Douaumont, nous étions dans la Verdun Pride !
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Que François Hollande soit un traitre qui piétine allègrement tout ce que nous tenons pour sacré, que sa place soit au bagne ou dans les fossés de Vincennes, on ne peut pas dire que c'est une révélation. Mais cet olibrius est président de la république, ça fait mal.
Pourtant, prenons garde d'oublier l'essentiel : peu importent les grotesques cérémonies du tyran, le vrai tombeau des héros est le coeur des vivants.
Pour ma part, je me souviendrai de mon arrière-grand-père, mort pour la France en octobre 14. Ca aurait de la gueule si, en France, nous faisions comme les Russes un régiment immortel.
Evidemment les Valls, les Sarkozy, les Belkacem seraient un peu gênés, mais ça ne me dérangerait pas beaucoup.
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