jeudi, octobre 06, 2016

Un grand coup de bazooka dans le Sarkozy (et un petit coup de pied dans le Juppé)

Il y avait longtemps qu'Eric Zemmour n'avait pas écrit un texte aussi réjouissant. Si les Français savaient lire, Nicolas Sarkozy ne s'en relèverait pas :

Éric Zemmour: «La grande illusion»

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Sarkozy apparaît bien une nouvelle fois en clone de Louis de Funès, par ses tics, mimiques et grimaces dignes de La Folie des grandeurs (« Je veux mourir riche. Blair me dit qu'il se fait payer 240.000 dollars par conférence. Je dois pouvoir faire mieux »)  ou ses flèches acérées contre ses ministres tous transformés en Bourvil dansLe Corniaud. De Funès était un tyran qui devenait tout miel aussitôt que sa «biche» apparaissait. Buisson nous décrit ainsi les entrées de Carla Bruni au cours des réunions de cabinet, lui passant la main dans les cheveux ou l'arrachant à ses devoirs en épouse impérieuse: « La République je m'en fous, la politique je m'en fous, l'Élysée, je m'en fous. Ce que je fais, c'est pour toi et pour toi uniquement parce que franchement, on a de l'argent, on a tout ce qu'il faut pour être heureux, pourquoi donc aller se faire déchiqueter par ces hyènes ? ». Celui que Buisson appelle cruellement «l'époux de Mme Bruni» se révèle alors tel qu'en lui-même: « Le chef né pour “cheffer” était en réalité un fragile séducteur subjugué par ses conquêtes, un faux dur submergé par un état permanent de dépendance affective, une âme malheureuse qu'habitait non pas le dur désir de durer, mais celui d'être aimé. Ce mâle dominant vivait sous l'empire des femmes ». Ce n'était pas Bonaparte, mais le général Boulanger. Ce n'était pas du voyeurisme, mais de la politique.
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Mon mépris des politiciens français est sans limites. Mais, tant qu'ils sont prétexte à des articles de cette qualité, on peut encore en rire.


À quoi ressemblerait la présidence Juppé ?


En faisant un détour par la Grande-Bretagne, voici ce qu'Yves Roucaute pense des politiciens français :

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Je constate seulement que le parti conservateur britannique essaye de tenir compte de l'avis de la population en étant armé idéologiquement avec une claire vision de ce qu’ils veulent et qui ira, à mon avis, vers une solution type omelette norvégienne ou fondue suisse.

En France, nous n'avons tellement pas l'habitude que nos représentants politiques tiennent compte de l'avis populaire que des centaines d'articles, de tribunes et des milliers de propos de salon expliquaient que les britanniques ne quitteraient finalement pas l'UE.

Qu'une solution serait trouvée in fine avec un parti conservateur qui trahirait les électeurs.

Theresa May n'était pas favorable au Brexit, certes. Elle le mène tout de même, parce que c'est le choix de son peuple. Et parce que c’est une vraie stratège, une vraie politique, qui ne demande pas au conseil d’Etat ce qui peut être fait mais qui part de ce qui est pour aller vers ce qui se doit, quitte à casser le carcan du droit, comme elle est en train de le faire face au carcan européen et aux juridictions comme la CEDH.

En France, il y a quelque chose de pitoyable de voir les politiques demander à des juges qui regardent dans leur rétroviseur pour savoir ce qu’il peuvent faire. L’esprit du Général de Gaulle est tué par ceux-là même qui, parfois, s’en réclament. Eux n’auraient pas osé briser la IV ème République, ils n’auraient pas osé aller contre le Conseil Constitutionnel pour faire un référendum sur l’élection du Président au suffrage universel. Ils ont peur d’une décision du conseil d’Etat, d’un froncement de sourcil de ces bureaucrates auxquels Charles de Gaulle n’accordait pas même le statut de « pouvoir » puisqu'il avait refusé qu’il y ait un « pouvoir judiciaire » dans la Constitution. Et ils prétendent faire de la politique ! Ils sont plus adaptés à diriger une administration publique sous les ordres d’un politique que de diriger une nation.
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