samedi, février 04, 2017

France : un naufrage politique

La France est un échec institutionnel.

On peut tourner le problème dans tous les sens, la France politique ne fonctionne pas. Comptez le nombre de régimes que nous avons eu en trois cents ans par rapport à nos voisins, sans parler des Etats-Unis. Cet aspect des choses n’a pas que des inconvénients : selon Alain Besançon, ce malaise de la politique française a incité à s’investir dans l’art et dans le mode de vie français des talents qui, dans un autre pays, se seraient investis dans la politique.

Nous vivons aujourd’hui une de ces crises politiques hélas si fréquentes dans notre histoire.

Alors que les Anglais ont voté le Brexit et les Américains Trump (on en pense ce qu’on en veut mais ce sont de vrais choix politiques), les Français sont en train de se faire voler l’élection présidentielle.

Hollande, les juges, les journalistes et les franc-maçons vont peut-être parvenir à nous imposer, avec la complicité involontaire de la droite la plus bête du monde (1), un Hollande-bis, Macron, dont la majorité des Français ne veulent pas (s'il est élu, ce sera avec quelque chose comme 10% des Français en âge de voter). 

Mes fidèle lecteurs connaissent mon angoisse du destin argentin de la France.

Je suis très inquiet du remplacement du débat politique par une course de couillons à la vertu et à la transparence. Ainsi, l'élection la plus importante de nos institutions pourrait se solder par un choix par défaut lors d'une campagne qui n'aura donné à lieu à aucune confrontation de politiques :

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Et pour que le désastre soit complet, le candidat d'un des principaux partis se révèle un incapable. L'inaptitude crasse de François Fillon à réagir correctement à l'affaire Pénélope me dérange beaucoup plus que l'affaire elle-même.

A l'amateurisme brouillon, voilà qu'il ajoute la veulerie, en critiquant le décret immigration de Trump (alors que les trois quarts de ses électeurs en rêvent) et en concédant qu'il pourrait prendre Macron comme ministre (alors pourquoi ne pas voter directement pour Macron ?).

Dans tous ses malheurs, cette affaire lui donnait l'occasion de faire taire ses critiques en prouvant qu'il était un chef et un guerrier. Au contraire, il prouve que ses critiques ont raison : c'est un second couteau, plus résigné que tenace.

La France est au rouet.



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(1) : ces abrutis là, au lieu de serrer les rangs autour de Fillon parce qu’ils n’ont plus le temps d’en choisir un autre, se dispersent et attirent les crocodiles par l’odeur du sang. Il y en a qui évoquent Gérard Larcher comme remplaçant. Gérard Larcher ! Le gros con du Sénat, inconnu des Français. Faut-il qu’ils soient atteints !

Bon, on connaît le problème de la droite française : ils ne savent dans quoi ils croient, d’ailleurs ils ne croient en rien. Cela ne facilite pas la stratégie et les bonnes décisions.



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