J’ai la conviction que l’Euro est une prison allemande pour les peuples européens et l’espoir qu’il finira par éclater. Je ne sais pas comment cela arrivera. Il y a déjà un certain temps que je pense que le mouvement de dégel des libertés européennes pourrait partir d’Italie (même si, évidemment, le dernier clou sera planté dans le cercueil de l’Euro par l’Allemagne, quand elle l’abandonnera à son tour pour se replier, probablement, sur une monnaie nordique).
Silvio Berlusconi vient de proposer de faire renaître la Lire comme monnaie intérieure. Bien sûr, c’est une manière déguisée d’envisager l’éclatement de l’Euro par la sortie de l’Italie.
Economiquement, il n’y a aucun mystère. Depuis la crise de 2008, ceux qui ont des yeux pour voir savent que les pays méditerranéens, dont la France, bénéficieraient d’un retour aux monnaies nationales. Quant à ceux qui ne voient pas et ne comprennent pas … quand on est con, on est con.
Politiquement, c’est plus difficile. C’est l’abandon de l’utopie européiste . Elle imprègne encore beaucoup les peuples.
Encore plus profond, c’est le renoncement à l’idée, fausse mais qui paraît évidente, que l’union fait la force, que « big is beautiful ». On voit cette idée à l’œuvre partout dans le monde dans les situations les plus diverses. Cette idée est le paradigme de l’époque (avec « Je fais ce que je veux comme je veux quand je veux »), par définition incontestée (alors qu’elle est en réalité très contestable).
Or, il me semble que ce paradigme est petit à petit remis en cause, que la mode revient au localisme, au « small is beautiful ». La véritable écologie (et non le monstre maoïste que des politocards ambitieux nous font passer pour tel) y contribue. C’est souvent implicite, c’est le propre des paradigmes de paraître si évidents qu’on n’éprouve guère le besoin de les dire. L’Euro est alors menacé dans les têtes.
Le problème posé par l’Euro est simple. Il ne suffit pas de cesser de le soutenir pour qu’il s’écroule. C’est une prison très solide. Il faudra des actes et nous en sommes encore loin. Il faudra plus qu'un vieux Berlusconi en mal de faire parler de lui ... mais c'est un début.
jeudi, août 24, 2017
Euro : commediante ! Tragediante !
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