lundi, avril 09, 2018

Syrie : l'incendie du Reichstag, c'est tous les jours.

Le bombardement médiatique anti-russe, notamment des medias anglo-saxons, me rappelle furieusement la montée vers la guerre du Golfe de 2003.

Mêmes accusations d'atrocités avec des « preuves » qui n'en sont pas. Mêmes comportements supposés stupides des dictateurs dignes des méchants de dessins animés hollywoodiens (pourquoi Assad irait-il user de gaz alors qu'il a gagné ?). Même hystérie des commentateurs « il faut faire quelque chose tout de suite, sans attendre, sans réfléchir, sinon on est des Munichois ».



Les journalistes sont trop cons, ils n'apprennent jamais rien, mais nous ?

Visiblement, je ne suis pas le seul à avoir de très sérieux doutes sur l"histoire qu'on nous raconte  : The Guns of April:Are we in a pre-War era, right now?

Le premier geste, salvateur, c'est de débrancher la télé et la radio, de vous mettre dans votre fauteuil et de réfléchir calmement, avec l'oeil de l'observateur de Sirius, comme si ces événements ne vous concernaient pas.

Quels sont les intérêts des acteurs d'une guerre avec la Russie ?

> les Etats-Unis, c'est clair : affaiblir la Chine en affaiblissant un de ses alliés. Maintenir son imperium par la peur du désordre en cas de changement.

> l'Allemagne, c'est clair aussi : la Russie l'empêche de dominer l'est sans partage.

> la Grande-Bretagne : c'est déjà beaucoup moins clair. Certes, la stratégie britannique a toujours été : pas de puissance dominante sur le continent. Mais la Grande-Bretagne doit-elle craindre la domination continentale de l'Allemagne ou celle de la Russie ?

> la France. Là, je ne vois pas. Au contraire, la France a tout intérêt à s'appuyer sur la Russie pour se délivrer du joug allemand.

Bien sûr,  nous discutons dans le vide : si les Etats profonds américain, britannique et français (l'Allemagne poussera le feu mais restera lâchement sur la touche) ont décidé que la guerre aurait lieu, rien ne l'empêchera, même pas Trump.

Et Macron n'aura pas le courage iconoclaste de Chirac.

Au fond, mon analyse de la situation est simple et terrifiante. Une guerre avec la Russie serait un excellent dérivatif pour l'hyper-classe mondialiste de toutes les remises en cause qui lui sont tombées dessus, qui continuent à lui tomber dessus et de celles aussi qui se profilent à l'horizon. La Russie, qui fait de plus en plus figure de contre-modèle malgré ses énormes défauts, est l'objectif idéal.

Si j'étais Kim, en Corée du Nord, j'en tirerais une conclusion : les Etats-Unis sont trop belliqueux pour pouvoir leur faire confiance, rien ne vaut, comme protection, la dissuasion atomique.

Enfin, un rayon d'espoir : Trump n'arrivera pas à empêcher cette guerre si elle est décidée. Mais il pourra en rendre le cours moins catastrophique, en faisant beaucoup de bruit et peu de mal.

Et un deuxième : ce genre de cinéma, ça prend quand même un peu moins qu'en 2003 : la défiance des peuples vis-à-vis de la parole « officielle » des fauteurs de guerre relayée par les médias est palpable. Mais nous ne sommes plus en démocratie, alors cela ne compte pas beaucoup.

Quand tout est dit, je suis pessimiste : les mangeurs de peuples sont aux commandes. C'est cela, le vrai problème.




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